The Voice – Les coulisses – l’Epreuve Ultime 2/2

Jeudi 28 avril 2016

bon.

ça fait longtemps que l’article est écrit mais je pensais vous faire une belle illustration…
et le temps passe et le temps passe et…
Allez là!!!!!

Sors cet article !!!

Je vous ferai un beau dessin pour la conclusion de cette aventure. 🙂

Samedi 16 avril 2016
 
Les battles : 

Lola 62 kg VS duo homme/femme (~130kg) : 
Victoire.

Ultime Epreuve : 

Lola, 64kg  VS Trio microbes/trac/doyennedesonéquipe (10-12g) : 
Lola Terrassée par KO.

Oui mais ils étaient trois contre moi.

Notez aussi la prise de poids entre les deux. 
C’est pas moi c’est l’angoisse.

Bon comment je me sens là? Maintenant?

Terriblement soulagée, les amis je connais l’issue de l’ultime épreuve depuis janvier, j’ai eu le temps de me préparer à ma « sortie », c’est l’avantage.

Mais revenons plutôt là où je vous ai laissés.

Jeudi 5 janvier 2016

Cela fait une semaine que je suis scrupuleusement les indications du Maestro de la corde vocale. 3 jours après ma visite, toujours pas de voix de tête. Le lundi suivant, un début de filet de truc, je commence à reprendre espoir. Le mardi, beaucoup mieux, j’arrive à atteindre les notes que je dois faire, c’est moche, mais j’y arrive. Le mercredi ça stagne. Le jeudi je prends le train pour aller faire mon coaching vocal. Je peux faire les notes, c’est fragile mais j’y arrive.
Je revois enfin Damien, je lui amène une petite boîte de chocolat pour le remercier de m’avoir répondu pendant ses vacances. On commence le travail, on essaie de ne pas me fatiguer. Le soir, je retourne voir Ghislaine pour un coaching.

« Take on me » je lui explique ce que je vois dans cette chanson.

Et ouais ami lecteur, toi quand t’entends «take on me » tu
entends la batterie kitsch, tu parles dessins animés et boum au collège,
moi j’ai l’impression de quelqu’un qui est comme un funambule, il sait avoir des défauts, il sait que souvent il vacille mais il essaie de faire avec parce que la vie c’est prendre des risques, la vie c’est se lancer à cœur perdu quitte à trébucher, ouais, c’est ça la vie, ouais, OUAIS! OUAIIIIIIIIS!!!

Ghislaine me regarde.

Elle prends son temps pour réfléchir.
0n dirait que rien ne pourra jamais étonner cette femme, on dirait que tout pour elle est intéressant à développer, même les élucubrations d’une artiste un peu perchée.
Alors on se lance, l’attitude tout…Je me mets à pleurer. En fait je suis fatiguée, j’ai les nerfs en pelote, j’ai très peur de ne pas y arriver, de ne pas être à la hauteur, cette chanson me ramène aussi à un évènement un peu douloureux de ma vie.
Elle regarde mon œil, ah oui, j’ai en plus une conjonctivite.
Je n’ai JAMAIS eu de conjonctivite de ma vie entière.
Et là, 2 jours avant L’Ultime Épreuve, j’en ai une.

Dressons donc le portrait.

Voix malade, conjonctive, pleurs intempestifs…

youhouhou

Le Vendredi 06 janvier

Journée de répétition, je passe sur le plateau en présence de Garou qui découvre la chanson que j’ai choisie. Je découvre pour ma part l’arrangement de l’orchestre. J’avais donné quelques indications, mais je ne savais pas ce qu’ils en avaient fait. Je dis à Garou que j’adore l’intro avec le son du guitariste, il me dit « sympa pour le reste »…Mais euh!!! Bon c’est une blague et c’est de bonne guerre parce que je l’ai quand même bien taquiné ce Garou.  

Je trouve que les musiciens ont bien bossé et que ça peut être très cool. Caméras, sourires, Garou est toujours adorable, le temps de la chanter 3 fois, d’avoir quelques conseils et on se quitte. Ma voix est là, je suis rassurée.
Retour au foyer, je choisie ma tenue avec les stylistes…. Ce qui dans mon cas a pris beaucoup plus de temps que la fois précédente. Incroyable comme l’humeur peut changer notre vision, j’essaie tout ce qu’ils me proposent, me plie à toutes leurs tentatives mais il semblerait que rien ne satisfasse ni la production ni moi, je n’arrive pas à habiter les tenues proposées.

Interview.
Ils me demandent ce que ça voudrait dire pour moi d’aller aux lives et d’avoir le vote du public. Je suis prise par surprise par mes propres émotions, je fonds de nouveau en larme. 

Je tente de répondre et finit par arrêter. Je n’ai pas envie que les gens voient ça surtout que je ne sais pas moi-même pourquoi je pleure.  Je leur demande d’arrêter et de ne pas diffuser ces images de larmes, je ne suis pas bien sûre qu’ils m’aient dit oui. Je me sens absolument pathétique et j’en rajoute, je parle du regard des « professionnels », du fait qu’on m’ait répété à longueur de temps « oui, y’a quelque chose, mais non, ça n’est pas assez ci, pas assez ça, ça manque de ça, ou de çi… » et que passer aux lives me permettrait de passer outre le jugement des « professionnels ».
Mais qu’est-ce qu’il me prend? Je pensais en avoir fini avec cette attente de reconnaissance des pros. Ce discours était le mien autrefois, mais plus depuis bien longtemps….Pourquoi est-ce que je ressors ce truc là? Qu’est-ce qui me prend bordel? La fatigue sûrement et peut-être aussi que je ne mesurais pas la «
violence » du rejet par ce monde « professionnel » sur la gamine qui est toujours en moi.
Je ressors de cette interview avec un grand coup dégueulasse dans ma dignité que je me suis portée toute seule.

Le samedi 07 janvier

Je porte une longue robe de prêtresse.
Nous faisons le filage, je vois les autres artistes, je me rends compte que je ne suis pas la seule à être dans un état de stresse que nous n’avions pas aux battles. Quelques prestations sortent vraiment du lot, j’adore Mélodie Pastor et sa reprise « où sont les femmes », elle est géniale.
Mais j’ai l’impression d’être complètement décalée. Je ne m’amuse plus comme il faudrait.

Je dois repartir aux stylisme ma tenue ne va pas.
Là c’est plutôt fun, je me retrouve carrément dans le dressing alors que normalement nous n’y avons pas accès. Vu le temps qu’il nous reste je leur propose de faire efficace, un slim, un haut noir, un truc qui brille et c’est bon.

L’équipe est patiente et adorable avec moi.

Et c’est reparti pour l’attente.
on attend,
on attend,
on mange,
on attend,
on attend,
ma famille arrive,
on attend,
on attend,
on mange, on attend…

Puis….Plus de voix. Les notes aiguës sont de nouveau très difficiles.
Le trac? Mes microbes qui reprennent le dessus?
Je tente de me raisonner, de garder confiance.

Tirage au sort, l’équipe de Garou doit commencer.
On nous demande d’aller dans l’antichambre de la mort qui tue.
On est tous réunis là….Je dois dire que c’est un peu l’horreur absolue pour moi. Tout le monde chante, vocalise, on ne peut pas sortir de cette pièce, je demande à m’isoler. Ca n’est pas possible…je ne sais pas pourquoi. J’ai envie de hurler, « LAISSEZ MOI SORTIR D’ICI BORDEL ».

Ok ok.
J’essaie de me calmer.
Lola ça va aller.
Respire.
On nous appelle tous, nous nous mettons en rang derrière le rideau d’écran. Pascal le producteur adjoint essaie de nous détendre un peu. 
Je ferai un post je pense un jour sur cette équipe de dingues…vraiment, le contraire absolument de ce que je croyais trouver dans une telle émission. L’équipe est au petit soin et en même temps terriblement honnête et lucide avec nous. Qui nous sommes, la place de notre art sur une émission diffusée sur TF1, nous ne sommes pas dupes et personne ici n’essaie de nous duper bien au contraire.
Une première fournée passe, nous savons qu’Antoine est le gagnant.
On attend de nouveau dans la salle de l’enfer….

Bon, nous y sommes, Garou appelle Lola Baï, Alexandre et Luna.

Je suis un peu surprise.
Puis je me dis que je ne passerai pas l’Épreuve. 
Je pense à mon âge, je pense au leur…
Nous nous prenons dans les bras, ils sont tous les deux adorables. La question m’avait été posée de savoir contre qui je ne souhaitais pas me retrouver. J’avais dit Alexandre. Pourquoi? ce jeune homme est une crème…je veux dire, si vous connaissez des crèmes dans votre entourage, Alexandre est au dessus, c’est la crème des crèmes, la gentillesse absolue, personne n’a envie de le voir perdre.
Allez c’est parti, je me mets au centre et je chante la chanson.
Ma voix tremble, ma première note aiguë passe mal, je manque éclater de rire….je me reconcentre mais garde un sourire constant, je n’ai finalement plus rien à perdre alors je profite de ce moment qui déjà dans ma tête sera le dernier dans cette émission.
Je termine ma chanson.
J’oublie de me remettre au centre.
Je vais vers Alexandre, je lui souhaite bonne chance.
Il chante sa chanson. Puis Luna.
Luna, mon Dieu Luna! Je la trouve sur la chanson qu’elle a choisi, divine, sexy, terrible, elle a du chien Luna, je ne me fais pas de souci pour elle, je pense tout de suite qu’elle sera choisie au sauvée.
Viennent les délibérations du jury, bon…aucun point pour moi. arghhh,  c’est le jeu ma pauvre Lucette.
Garou choisi Alexandre.
Je pense que sur cette presta Luna a été au dessus, mais pour avoir entendu Alexandre chanter dans les couloirs de l’émission, je comprends aussi le choix de Garou. Cet adorable grand gaillard a un gros potentiel.
Je me dis que Luna va forcément être sauvée.
Rien.
Nous repartons toutes les deux…Je trouve ça injuste pour elle. 
Je retrouve ma famille qui a les larmes aux yeux. 
Moi ça va, sauf que j’ai l’impression d’avoir fait le couac du siècle et que je vais me retrouver au zapping….C’est très étrange en fait, je suis soulagée, je sens presque ma conjonctivite disparaître…et en même temps déçue de ne pas partir sur une prestation impeccable.
Nous revoilà aujourd’hui.
Jeudi 28 avril 2016
Cela fait donc trois mois que je sais exactement comment ça se passe. Enfin plus ou moins exactement, à ce jour je n’ai toujours pas vu ma prestation, je pense que je serais trop cruelle vis à vis de moi même et je n’ai pas envie de me faire plus de mal pour quelque chose que je ne peux changer et qui est derrière moi maintenant. J’ai déjà assez psychoter sur la médiocrité de ma presta pendant ces trois mois. 
Un jour j’aurai peut-être le courage.
Ou pas.
On s’en fout non?
La bonne nouvelle, la vraie bonne nouvelle, c’est que j’ai fini aujourd’hui la première chanson de mon prochain EP.
Et cette première chanson, les amis, cette première chanson je l’aime d’amour fou.

Cette première chanson, c’est la seconde marche d’une nouvelle aventure.

Vous allez me demander quelle est la première marche alors?

Et bien ce sont tous vos messages adorables que j’ai pu recevoir depuis la première diffusion de l’émission.

MERCI

The voice – les coulisses – Epreuve Ultime – 1/2

 Vendredi 15 avril 2016
Vous connaissez le syndrome de « Ils m’ont même pas invitée!!! »
oui? Non ?
J’ai pu voir que beaucoup d’artistes de l’émission étaient invités dans des radios type NrJ, ou alors avaient des articles dans closer, Gala, france dimanche….
Je faisais remarquer ça à mon chéri non sans une (grosse) pointe de jalousie.
– Mais t’as vu, truc et bidul et machin ils ont été invités sur les médias
– Ah oui?
– Ouinnn, moi tout le monde s’en fout…c’est normal hein je suis trop vieille pour les intéresser…
– Sûrement.
– Ah bon? Tu crois que c’est parce que je suis trop vieille????
– ok bon…Et sinon c’est quoi les médias?
– Nrj, Gala, closer, ils sont partout…
– …
– ben quoi?
– Franchement Lola, t’as envie de te retrouver dans Gala et Closer? Super intéressant les gros titres « Lola a planté ses propres graines de tomates cette année et elle est vraiment très fière » et qu’est-ce que tu ferais sur NRJ avec ta musique? hein?
– MAIS JE SAIS !!!
– Alors c’est quoi le problème??? Pourquoi tu saoules tout le monde là???
– ILS M’ONT MÊME PAS INVITEE!!!!!!
– …
 le 30 décembre 2015
Ça n’était pas prévu mais je suis de nouveau à Paris.
La nuit de Noël j’ai fait une bonne angine avec fièvre. 3 jours plus tard d’autres microbes et autres sympathiques bactéries en ont profité pour se développer dans les poumons, le nez…la totale. Toux persistante, voix complètement cassée, voix de tête partie dans la dimension fabuleuse des 2ème chaussettes perdues…
Je traîne tout ça depuis le début du mois de septembre, les parents d’un enfant dont c’est la première année d’école comprendront…la première année, tu partages gaiement tous les microbes de tous les gamins de la classe de ton gosse…jamais vu autant de miasmes, de nez morveux, autant de toux grasses…et va dire à ta fille « non ma chérie, ne m’embrasse pas je fais The Voice! « .
Alors vaillamment tu supportes qu’elle te tousse et t’éternue dans le nez, avec le sourire.
Tu embrasses ses petits doigts qu’elle vient de mettre dans son nez…
T’es une maman quoi.
Alors à un moment faut pas s’étonner si ton corps il est débordé.
la veille le 29 décembre 
Je prends peur.
Je sens que là ça va être très dur de guérir pour l’ultime épreuve de la mort qui tue qui aura lieu 10 jours plus tard.
Il y a plusieurs types de chansons, celles que tu peux toujours chanter même avec une bronchite carabinée, celle que tu peux adapter en changeant la mélodie pour que ça passe et les autres…Celle que j’ai choisi pour l’ultime Épreuve fait évidemment partie des autres. Déjà en temps normal elle est difficile pour moi, mais là ce sera impossible.
J’envoie donc un message de détresse à Damien mon coach vocal dans l’émission. Je me confonds en excuses, je lui parle de trucs glamours comme foyer de microbes, glaires, voix cassée, je lui dis que je serai capable de chanter dans 10 jours mais qu’il faut changer la chanson, impossible de chanter la chanson que j’ai choisi avec ce p***** de SI 3,
bordel, mais qui chante une chanson de variété avec un si 3 hein??? qui
???? mais qu’est-ce que je peux être con…
Je lui dis que je vois le médecin le soir mais que connaissant ma voix je ne pensais pas guérir à temps.
Damien prend sur lui (il est en vacances bordel!) et il me répond.
Il me dit que vu l’enjeu, c’est pas un médecin lambda qu’il me faut mais un spécialiste de la voix, le ténor des cordes vocales, le Mozart de la membrane muqueuse, L’ORL de Céline Dion, le seul, l’unique, JEAN ABITBOL.
Appelle de ma part qu’il me dit, dis lui pour quelle émission c’est et il te trouvera rapidement un rendez-vous pour la modique somme de…..
Roulement de tambours…
150 euros.
J’en reste sans voix.
Bon, je l’étais déjà.
J’éclate de rire (tout en pleurant), je lui dis que je suis à Sillé le Philippe dans la Sarthe, hein, pas à Paris et que surtout je suis fauchée, ça va pas non! Il me dit d’aller au moins voir un ORL phoniatre spécialisé chanteur au Mans.
Sauf que bien sûr il n’y en a pas et qu’il a raison, l’enjeu est de taille.
Alors je me dis que peut-être ça vaut la peine et que surtout ça fait partie de l’aventure. Se faire observer les cordes vocales par l’ORL de Céline Dion, c’est quand même un peu la classe ! En tout cas c’est drôle. Et puis ça tombe bien je ne me suis pas fait de cadeau à Noël (un cadeau à 150 euros…Plus les billets de train…ça va me faire plusieurs Noëls ça…)
J’appelle le cabinet, je tombe sur une secrétaire/assistante très agréable, je dis bien de la part de qui j’appelle et que je suis candidate d’une émission Télé, s’il vous plaît trouvez-moi une place (tout en espérant secrètement pour mon portefeuille qu’elle n’en ait aucune).
10H45 demain?
Et merde.
Du coup je prends les billets (train, pas TGV, on va pas en rajouter dans l’horreur du découvert) et je ferme ma gueule. Je ne parle plus. Ma mère qui est en vacances prend ma fille pour la nuit pour me faciliter la tâche (vas-y pour te reposer les cordes vocales quand tu as un bout de choux de 3 ans). « Youpi, sans toi maman hein? Toi tu pars. » oui oui, moi aussi je t’aime ma fille.
Et me voilà donc le 30 décembre, en avance à mon rendez-vous à écrire ces quelques lignes.
Je suis dans la salle d’attente, fauteuils en cuir, orchidées, cheminée, miroir Trumeau, moulures, dorures, tapis épais dans les parties communes de l’immeuble Haussmanniens,
Je me demande dans quel fauteuil Céline Dion a posé ses fesses. Je me dis que je devrais m’assoir sur chacun des fauteuils pour pouvoir dire un jour que je me suis assise exactement au même endroit que son royal derrière…puis je me suis rappelée la réalité, peu de chance qu’on fasse attendre Céline Dion…Quand elle arrive, elle doit avoir la porte du phoniatre grande ouverte et passer devant tout le monde.
Quelle déception.
C’est mon tour. Mozart me reçoit. Au mur tout un tas de photos et de disques d’or offerts je présume par les artistes qu’il a « sauvés ». Je lui explique ma situation, il me met dans un fauteuil, me met un tuyau très fin dans la bouche, faite Ah….ah….eh… eh….arghhh là je peux pas monsieur si vous continuez je vous vomie dessus hein!
Bon ça s’arrête.
 Je lui demande « vous pensez que ça ira? »
Il me répond : « Si c’est dans 10 jours, oui, ça ne m’inquiète pas, je peux le faire. »
Il peut le faire.
C’est marrant comment les médecins parlent quand tu les paies 150 euros, ils te disent pas qu’ils ne peuvent pas se prononcer ou que ça devrait aller, que les médicaments feront sans doute effet, que ton corps devrait se remettre, non ils disent, tel un maestro: « Je peux le faire ».
Et bien faites monsieur!
Nous discutons, comme à mon habitude je blague, il est très loquace, il me parle d’une de ses rencontres avec Pavarotti, c’est absolument captivant, j’ai un peu l’impression de toucher les étoiles.
Je ressors de là le cœur et le portefeuille plus légers, une ordonnance dans les mains avec des vocalises très précises à faire sur un temps tout aussi précis.
C’est partit pour la course contre la montre.

The Voice – Les coulisses – Les Battles – 2/2

Mardi 29 mars 2016
 J’ai enfin pu voir notre prestation. Bon, dans mes souvenirs, je pensais avoir été bien meilleure ha ha ha! Sur le moment ça avait été vraiment magique..on ne devrait jamais rien enregistrer histoire de pouvoir garder les souvenirs positifs, totalement positifs.
Mais revenons où je vous ai laissés…nous voilà le lendemain de notre coaching avec Garou.
Jeudi 3 décembre.
Je me lève.
J’ai la détermination au top.
j’analyse les problèmes et trouve les solutions
– C’est une mélodie avec laquelle je ne suis pas à l’aise.
solution : répète-la jusqu’à trouver la bonne intonation sur chaque mot, jusqu’à ce que tu aies l’impression qu’elle est faite pour toi.
– Je suis extrêmement tendue et stressée, j’ai vu le résultat sur les auditions à l’aveugle, c’est pas beau..
solution : prends rendez-vous avec une sophrologue pour commencer un travail de « méditation » et « concentration »
– J’ai pris l’habitude d’avoir une guitare, je ne sais pas comment positionner mon corps quand je ne chante plus…comment ne pas m’écraser quand ils chantent?
solution: prends rendez-vous avec un coach scénique.
– j’ai plus de fringue.
solution : t’as plus de thune, fais avec les stylistes de The Voice.
– je suis bien plus vieille que tous ces p’tits cons arghhhhh
solution : prends rdv avec un biologiste il va t’expliquer le cycle de la vie.
J’appelle une sophrologue, j’appelle le studio des variétés pour un rdv avec un coach, je décide d’assumer mes cheveux blancs et en attendant, je reprends la chanson au piano.
Ok qu’est-ce que ça t’évoque?
une femme qui vient de se faire violer dans un parking et qui sera condamnée à revoir les images encore et encore.
 

Bien bien bien…
 

Woaw c’est très gai tout ça.
Bon.
On est d’accord qu’on ne va pas en rajouter dans le glauque avec l’interprétation hein?
Oui mais je ne sais pas encore comment;
« d’abord vos corps qui se séparent, t’es seule dans la lumière des phares »
Je répète chaque phrase sans la mélodie, pour bien entendre où sont les résonances…Quels mots se répondent et essayer de les faire sonner. Je trouve de quoi m’amuser, c’est très bien écrit.
Je cherche ensuite une manière de faire sonner les phrases qui seront les miennes dans le refrain, une façon de mettre ma patte.
Le mardi je vais à mon rendez-vous de sophrologie. Anne m’accueille.
Pas de miracle possible en si peu de temps, mais un processus peut être commencé. Ça me fait beaucoup de bien.
Je positive.
Je positive.
Je continue à chercher mon interprétation jusqu’au jeudi, jour de la répétition avec le coach vocal de l’émission et répétition des déplacements.
Là sur place, je m’efface encore beaucoup mais je sens que l’outsider commence à remonter la pente.
On finit la séance, les amoureux me demandent « alors, maintenant ça va, tu te sens bien? « 
ils sont adorables tous les deux, je leur répond la vérité, que je ne suis pas encore prête.
Le soir je vais à mon coaching scénique perso au studio des variétés.
Je rencontre pour la première fois Ghislaine.
On travaille une heure qui semble être 10 minutes.
Je lui expose mon problème  » qu’est-ce que je fais de mon corps quand ils chantent? « 
Ghislaine réfléchit 2 min. Elle se retourne vers moi et me dit une phrase.
Une seule phrase!!!! et le problème est réglé.
« Mais enfin Lola, c’est toi la lead, ils sont choristes, tu dois tenir la chanson du début à la fin »
Ah oui? Oh oh oh!
Elle me dit que c’est vraiment un faux problème de musiciens et chanteurs…elle me dit: est-ce qu’un danseur se pose la question d’un possible immobilisme sur scène? tout fait partie de la chorégraphie »
Mais oui. Je suis sur scène, je suis légitime, je fais partie de l’œuvre du début à la fin de la chanson, je fais partie de la chorégraphie quelque soit le nombre de mot que je chante….et le fait de me sentir lead pendant toute la chanson évite que je m’efface…. Par quoi ça se traduit?
Il ne s’agit évidemment pas de leur prendre vocalement la place ou d’en faire des tonnes pour me faire remarquer, faire cela serait grossier et irrespectueux. C’est tout con en fait, c’est juste une question de présence, d’attitude, se laisser pleinement envahir par la musique sans se freiner, c’est subtil mais ça fait beaucoup.
Bon sur le papier c’est beau, mais il faut ensuite l’intégrer…
Je ressors de là souriante et je me dis pour la première fois:  j’ai une chance. Oh pas une grande chance non, elle n’existait pas une semaine avant, mais là, elle existe, elle est là et je dois la faire grandir.
J’arrive le lundi matin pour la répétition plateau et interview. Je suis beaucoup plus détendue.
Répétition plateau, on découvre enfin la musique interprétée par les musiciens. C’est top, très agréable, vraiment cool.
On répète nos déplacements, je me sens encore un peu effacée. c’est pas grave, c’est une répétition.
On choisit enfin les fringues. Je dis aux stylistes que je n’ai rien prévu si ce n’est les chaussures.
Ils m’amènent plein de robes toutes plus belles les unes que les autres.
j’essaie une. BORDEL LES AMIS, j’ai 34 ans, une petiote de 3 ans, je mesure 1m74, amenez-moi autre chose QUE DU 36 !!!!!!!!!!!
Ils m’amènent une robe. en L.
Avec des franges en cuir.
Cooooooool
Un des talents me voit dedans pendant l’essayage. Elle me sort : « peut-être avec un petit gilet sur les bras? en tout cas faut assumer. »
What???? OH OH!!
Ne cherchez pas plus loin, je prends cette robe!!!!!!
Voilà.
J’ai la tenue
J’ai l’interprétation
J’ai l’envie
Je veux m’amuser.
Vite vite, qu’on soit demain!!!
Enfin nous sommes le jour J.
Les journées de tournage sont les plus longues.
On attend,
On attend,
On attend,
On mange
On fait la répétition générale et là c’est  cool on peut voir tout le monde.
Et c’est…
woaw….
C’est woaw, je me dis que le niveau est vraiment haut cette année.
Ana Ka, Mirella, François, Slimane, Philippine…woaw…
Je fais mes pronostics.
Puis
On attend,
On attend,
On mange
Ma soeur me rejoint, à 18h elle est prête avec son livre.
On attend,
On attend,
On attend….
J’apprends qu’on passe en dernier…
Je peste…
Je rage…
On attend
On mange
Angie vient me voir. Elle me dit, « Lola, j’ai vu ta répétition, il faut que tu chantes collée à ton micro, c’est la télé, c’est ultra compressé, tu manques de présence parce que tu es trop loin. »
je reste interdite. J’avais effectivement fait remarquer que je trouvais ma voix un peu lointaine mais personne ne m’avait dit pourquoi…
Elle ajoute qu’en face de moi j’ai des pros de la télé et des gros plateaux, les amoureux, ils savent très bien chanter dans ces conditions, je dois chanter collée au micro, point.
Je la remercie mille fois.
Les artistes passent, ça va très vite, le premier artiste qui sort est celui qui n’a pas été pris, le second celui qui a été pris. c’est très dur. Vraiment. tous mes pronostics s’avèrent juste. parfois je suis vraiment triste qu’ils le soient. On s’attache forcément aux artistes que l’on croise…Je ne savais pas départager Mirella et Lica, finalement les deux sont prises grâce aux talents volés…Sauf qu’on sait désormais que pour nous il n’y aura plus aucune chance d’être volés…
C’est le jeu.
Ça y est c’est notre tour.
On va dans l’antichambre se faire remaquiller.
Puis on peut appeler notre coach vocal Damien.
Les amoureux le font appeler pour un dernier échauffement.
Damien arrive. Je les laisse ensemble, à ce moment là ça m’angoisse de vocaliser.
Je vais dans le couloir et je danse comme une folle. Je m’éclate. Je pense à une musique des 3somesisters « look at me now ». Je suis à fond. je délie mon corps, je pense que je ne sais décidément pas danser mais je trouve que mes mouvements désorientés sont fous et que c’est de ça dont j’ai besoin.
Voilà. Images filmées de concentration, caméra sur ma tronche, rebelote, c’est le seul moment où je ne suis pas concentrée.
Puis je suis sur l’elevator. là des images de ma famille en Algérie me viennent, eux à qui ça va faire tellement de bien de me voir à la télévision, eux qui n’ont rien et qui savent faire la fête et profiter de chaque moment heureux qui se présentent.
Je me dis que ce soir c’est un moment heureux, et que j’ai le devoir d’en profiter.
L’elevator monte.
Je vois Nikos pour la première fois.
Je m’avance déterminée.
Je vais m’amuser ce soir.
Je vais me dépasser.
Et ça va être cool.
La musique commence, c’est partie.
J’adore, j’adore j’adoooooooore!!!!!
Ma bouche ne décolle pas du micro BORDEL!!!!!!
Je bouge mon corps avec mes mouvements tellement pas académiques (pour parler gentiment) et je suis là du début à la fin de la chanson que je chante ou pas.
Parce que c’est COOL!!!
Dernier refrain…
C’est la fin.
Je crois que nous avons été bons, vraiment, les Louyena et moi, nous avons tous les trois assuré. C’était un bon moment pour nous. J’ai envie de les serrer dans mes bras, mais je suis un pingouin, je ne peux pas.
Je m’en fous de qui Garou va choisir, j’ai tout donné, je ne peux pas avoir de regrets, eux non plus.
je souris béatement et certainement bêtement.
Zazie : Je ne sais pas qui dire…joker….bon…euh….
Mika : pour le charisme, je dirais Lola
MIKA JE T’AIME
Pagny : pour la voix (je crois qu’il a dit ça, m’en souviens plus….) Lola
PAGNY JE T’AIME
Garou : Lola est encore pleine de mystère, je choisis Lola….
OH PUTAIN JE L’AI FAIT!!!!!!

The voice – les coulisses – Les battles – 1/2

 Jeudi 24 mars 2016




La vague « The Voice » suite à mon premier passage s’est calmée. Moi-même je me suis calmée. C’est tellement étrange comme sensation que je ferai un post un peu plus tard là-dessus….

Alors revenons plutôt là où je vous ai laissés.
Nous sommes 10 jours après les auditions à l’aveugle, je m’apprête à entamer la seconde étape, les battles…

Lundi 30 novembre, le soir.

Je viens de recevoir un email de la production.
Un lien pour que nous puissions découvrir les autres artistes de notre équipe.
Mon cœur fait un bon.
Je vais voir mon mec, je lui dis que je ne veux pas voir ça, qu’ils vont être tous bons et que ça va me démoraliser. Lui il frétille de plaisir, « allez quoi, moi je veux voir.! » Je lui dis que c’est confidentiel…Il me dit qui le saura? je lui dis c’est vrai, personne, c’est pas comme si je tenais un blog.
Il lance le truc, je me tiens loin pour ne rien voir.
Puis je craque, je regarde avec lui….Et m’en veux après avoir visionné la dernière vidéo.
Ils sont tous bons, ils ont tous quelque chose et ça me démoralise.
Je me sens nulle.
Je me demande contre qui ils vont me mettre. Je n’ai pas très envie d’y penser.
Mardi 1er décembre, le soir, je prends mon train pour aller à Paris, le lendemain ce sera ma première rencontre avec Garou pour un coaching.
Je suis sur le quai de la gare et je vois que j’ai encore loupé un appel (c’est ma spécialité), c’est Pascal, Ze producteur adjoint de Ze Voice…J’écoute son message, il me dit de sa voix douce et posée contre qui je vais être et la chanson que nous allons interpréter…Il me dit que toute l’équipe se réjouit d’avance, ils sont contents du choix et ils pensent tous que ça va être un super moment.
Je respire.
Je garde mon téléphone dans les mains.
C’est bien cool qu’ils pensent tous que la battle va être chouette parce que moi, là, sur ce quai, je me dis que c’est foutu, que je ne saurai jamais faire face, que je connais mal les chansons de l’artiste, que je ne les ai jamais chantées, que c’est pas fait pour ma voix, que je suis nulle, que je dois être contente d’être arrivée là parce que c’est sur ce quai que ça va se terminer.
Tremblante, j’appelle mon mec.
Il pense comme moi.
Du coup on rigole et je me décontracte.
Sur le trajet j’essaie de penser  à autre chose, je reçois un message du régisseur Jérôme, il me dit que je peux manger avec d’autres talents à l’hôtel si je le veux.
Sur le coup j’ai envie de me fermer et de ne voir personne.
Je me fais un peu violence, je lui dis que ce serait avec plaisir. (Oh mais quelle comédienne!)
J’envoie dans la foulée un message à Pascal « C’est noté, merci beaucoup ! ha ha 🙂  » (Un Oscar je vous dis!!)
J’opte pour le « never complain, never explain. »
Je garde pour moi ma trouille.
Une fois à l’hôtel, je retrouve Jérôme et d’autres talents qui sont avec Pagny et Zazie. Le repas se passe bien mais je ne suis pas très bavarde, on me demande ce que je vais chanter et les gens ont l’air de trouver ça cool, par contre quand je leur dis contre qui je chante  « aïe, bon, ben, bon courage! ».
Je reçois un message perso qui finit de me pourrir le moral. Je ne dors pas de la nuit.
Le lendemain matin, je me lève sans mal, c’est l’avantage quand on ne dort pas.
Je me maquille tant bien que mal pour cacher ma sale gueule et hop, 8h30 en bas.
On s’en va, je savoure le fait d’avoir une navette juste pour nous et de ne pas avoir à prendre le métro, c’est pas tous les jours qu’on a un chauffeur (Alain, si tu me lis! merci!), il faut savoir apprécier.
On arrive dans une maison incroyable, comment décrire ce truc de ouf? deux étages, mais pas deux étages comme on l’entend nous communs des mortels….un loft quoi, des verrières, des objets d’arts, des pièces et des pièces et encore des pièces…et de l’ouverture en veux-tu en voilà….
Nous sommes au rez de chaussée, le tournage se passe à l’étage. Vérification de nos tenues, maquillage rapide et on va s’échauffer avec notre coach vocal Damien autour d’un piano à queue.
biobiobiobiobiobio mamamamamama gnagnagnagnagna.
On redescend et le coaching commence.
Chaque duo de battle passe l’un après l’autre, on entend tout….c’est à la fois agréable et stressant…en fait comme tout ce qui se passe dans cette émission, nous sommes tous schizophrènes…ou masochistes…ou les deux…On souffre et on kiffe.
Je discute avec les autres, il n’y a là que l’équipe de Garou. Quand je dis contre qui je suis tout le monde a la même réaction : « ah, c’est pas trop dur? tu le prends bien? »
Mais euh!!!!!
A ce stade, je n’ai pas le droit de vous révéler contre qui je suis…alors nous allons faire comme dans les contrats artistiques, ce sera « L’ARTISTE »…masculin ou féminin ou les deux…
L’Artiste.
Il est là.
Il est beau.
Il est jeune.
L’Artiste passe sa main dans ses beaux cheveux en slow motion, il ne veut pas me faire la bise, nous sommes dans la battle….ah ah, c’est une blague …on ri……autour tout le monde ri…
L’Artiste est beau, il est jeune ET  il a de l’humour.
ARGGGGGGGGGGGGGGGGGh
Je ne sais pas trop comment me positionner.
Je n’ai pas l’habitude des castings ni des concours.
Je suis complètement paumée.
Je regarde les autres, ils ont l’air de vivre beaucoup plus facilement le côté concours, certains « duo » semblent déjà de grands amis.
Je me sens bête d’être aussi froide.
Avec les autres membres de l’équipe c’est moins difficile c’est moins concret que nous sommes en compétition…
C’est notre tour.
On monte, je n’en mène pas large. Câlin pingouin avec Garou (Pingouin pour moi hein, pas pour lui, il a l’air complètement à l’aise lui) je marmonne deux trois trucs « hey c’est cool de te voir en vrai! » (bah t’es con tu l’as déjà vu en vrai, aux auditions à l’aveugle, tu te souviens pas??? pourquoi tu dis ça, MERDE, pourquoi tu dis ça!!! t’es con!!)
On commence le coaching. Garou est très chaleureux, très souriant et très gentil avec nous.
Je fais des blagues débiles….Je taquine Garou…
Je peux pas m’en empêcher, je me sens nulle alors je fais des blagues, c’est comme ça.
Heureusement pour moi, ça ne passe pas trop mal, Garou veut bien être chambré.
Il nous dit, tout sourire, qu’il a fait exprès de nous mettre une chanson hors de notre répertoire.
Qu’il avait envie de nous sortir de nos habitudes.
ah ah ah!!! Quel humour ce Garou!!
 …
On commence à chanter, je dois commencer la chanson.
J’ai eu juste la nuit pour l’écouter. Je connaissais le refrain mais pas les couplets, le placement n’est pas simple. puis il donne le premier refrain à L’Artiste.
Évidemment c’est super beau.
J’ai très envie de hurler : « mais pourquoi tu m’as mise contre L’Artiste.? tu voulais me virer dès les battles c’est ça?????? »
Je me tais. (Rappelez-vous…Never Explain, Never Complain…)
Garou me dit qu’il aimerait que j’ai plus de tonus.
Ça me rappelle une nana qui m’a appelée un jour pour me dire qu’en fait je ne faisais pas l’affaire pour son spectacle. Je faisais un remplacement pour une amie.
Elle m’a dit : « tu comprends Lola, ta copine elle est carrément plus pêchue, toi tu es….euh….elle est plus pêchue quoi, alors qu’elle est enceinte c’est fou non? Mais comme on s’est engagé, tu peux faire la prochaine date…. »
L’humiliation totale.
Évidemment j’ai refusé de faire une date de plus, j’ai quand même un minimum de fierté bordel.
BORDEL !
Bref.
On sort du coaching.
L’Artiste a trouvé ça hyper cool, il se sent bien.
C’est vrai que son interprétation était chouette.
Il me demande tout sourire si c’était bien pour moi aussi…je lui dis la vérité… »je crois que j’ai encore besoin de travail, je n’ai pas encore trouvé comment me l’approprier. »
Je trouve que c’est plutôt bien résumé.
Et c’est vrai que ça manque de tonus, et c’est vrai que ce que je fais durant ce coaching est fade et pas du niveau de L’Artiste.
Je suis réaliste.
Et voilà. je repars dépitée.
Dans le train du retour.
Là tout change.
DE LA MERDE!
JE VAIS ME BATTRE BON SANG
JE VAIS LE FAIRE
JE VAIS BOSSER COMME UNE DINGUE CETTE CHANSON
Et je vais y arriver.
AUTOSUGGESTION AU MAXIMUM : BORDEL JE PEUX LE FAIRE!!!!!!!!!!

The Voice – les coulisses – Audition à l’aveugle 3/3

Lundi 29 Février.

Tout va bien.
Tout va très bien.
Quelles étaient mes peurs déjà? les haters? passer inaperçue?
oh oh oh !
Il est clair que je ne suis pas une artiste « The Voice  » qui a explosé. A priori je ne ferai pas la couverture de « Voici » ni de « Closer ».
MAIS Pour dire vrai (et vous savez maintenant à quel point j’essaie dans ce
blog d’être honnête et sans complaisance avec moi-même…), je crois que ce que j’ai est exactement ce qui peut me faire le plus de bien. J’ai passé la journée hier à répondre à toutes les personnes qui ont eu la gentillesse de prendre de leur temps pour m’écrire un mot. C’était très agréable à faire, à dimension humaine, je me suis sentie bien, pas débordée mais pas non plus ignorée.
J’espère, en fait, je prie pour que cette aventure reste aussi simple, quel que soit le temps que je passe dans l’émission.
 Merci à tous. 🙂

Mais revenons où je vous ai laissé….
Juste avant l’audition à l’aveugle…

je vais devoir revenir sur des choses pas très drôles…mais c’est à ce moment là que ça s’est passé….

Nous sommes le 14 novembre.
Hier l’horreur à Paris.
L’horreur tout court.
       Je pleure beaucoup d’autant plus qu’aujourd’hui ce sont les funérailles de ma grand-mère, 94 ans.
Je m’habille, je retrouve mes copines de chants et de cœur. Elles ont bien voulu venir chanter avec moi pour cette femme qu’elles ne connaissaient pas mais à qui je ressemble tellement.
Elles descendent de leur chambre d’hôtel, on se prend dans les bras et on pleure. Nos gorges sont serrées. Nous allons chanter dans quelques heures, la cérémonie est prévue pour 10H.
        On termine notre café. Nous arrivons à manger, tout semble sans goût, nous agissons de manière automatique. Des larmes coulent. On coupe la télévision, le silence fait du bien. On se lève et on charge le matériel.
        L’Eglise nous attend, nous avons l’habitude, on s’installe, je vérifie avec le prêtre le déroulement de la cérémonie.
       Je m’installe à mon piano. Je respire profondément. J’essaie de trouver le bon endroit en moi pour arriver à chanter. Mes copines sont dans le même état. On se soutient sans un mot.
Nous arrivons à la fin de la cérémonie et nous entonnons la chanson préférée de ma grand-mère, « je chante pour toi liberté ».
Tellement à propos.
Quelques jours avant je la trouvais complètement ringarde et là je la trouve sublime.
Nous y mettons tout, nous donnons tout, interprétons toutes les nuances.
          Voilà à quoi nous servons nous artistes, nous sommes là pour nous rassembler tous autour d’un sentiment commun, une idée commune, l’amour, la liberté, nos angoisses, nos peurs, nous sommes là pour que chacun puisse se dire qu’il est compris, qu’il n’est pas seul que nous vivons tous les mêmes émotions, les mêmes choses à divers moments de notre vie, nous sommes ensemble, nous sommes les mêmes.

            Le dimanche 15 novembre je vais à Paris. Je vais faire ma répétition le 16, l’enregistrement de l’émission est prévue le 17. Nous serons plus nombreux que prévu, ils ont bien sûr annulé le passage du samedi 14.

Est-ce que ça a du sens?
Je pleure encore beaucoup.
            J’arrive à Paris, je vais dans la chambre que j’ai loué. c’est sale, mauvaise pioche. Quand on a pas les moyens, c’est la loterie, c’est comme ça, je suis habituée.
Je sors manger, les rues sont tristes et électriques, je suis dans le quartier de la gare du nord.
Il y a de la tension dans l’air, comme un point d’interrogation, comment on continue?
Peut-être que je devrais demander aux libanais…aux palestiniens….aux israéliens….aux irakiens…aux syriens…aux…aux….que la liste est longue.
            Je mange rapidement et repars dans mon taudis.
C’est le matin, j’arrive dans les locaux de The Voice.
          L’équipe est très accueillante, très chaleureuse, on sent pourtant qu’après le 13 novembre, le cœur a du mal à sourire. S’ensuit une journée très longue mais paradoxalement très ludique, je commence par le stylisme, la tenue que j’ai apportée leur convient. Je passe au maquillage, Salomé la maquilleuse est adorable.
Je passe à l’échauffement avec Angie. Vocalises bien agréables, je chante une fois ma chanson, pas très bien, comme à toute mes répétitions.
Je redescends et là une série d’interviews commence. Je me prends carrément au jeu. Je commence par chanter une reprise.

Comment peux-tu passer aussi vite de la gravité à la légèreté? 

Et puis vient midi et la minute de silence.
La première fois que je vois en vrai le plateau télé de The Voice, c’est pour la minute de silence en hommage aux victimes du 13 novembre.
C’est étrange.
Nous sommes tous là, la minute n’a pas commencé mais le silence règne déjà. Je suis submergée par l’émotion, mes larmes n’arrêtent pas de couler. Je m’essuie les yeux, j’essaie d’être discrète. Une main se pose rapidement sur mon épaule, je ne sais pas qui c’est, deux pressions compatissantes et elle se retire.C’est discret et ça me fait du bien.
La minute se termine.
Nous retournons dans le « foyer ».
Une autre main (la même? je ne pense pas), se pose sur mon épaule, « ça va? », une voix avec un sourire que je trouve condescendant, pour le coup ça ne me fait pas du tout du bien, je ne connais pas cette chanteuse, le fait qu’elle parle et me regarde, je trouve ça invasif, je me dégage rapidement, je grommelle un oui.  C’est dingue non? C’est un moment de fraternité mais cette main et cette voix m’irritent,  m’agacent…Je ne suis pas fière de moi mais ce « ça va? » Comment peut-on poser cette question? Dans les conventions on est obligé de répondre oui, elle me force à répondre oui, super je vais bien et toi ça va?
Bien sûr que ça ne va pas!!!! Évidemment que ça ne va pas, je pleure, je suis triste, je suis en colère, réserve ta question pour le petit déjeuner demain!!
ça va, bien dormi? Ouais cool.


Merde, elle voulait juste être gentille.
Qu’est-ce qui cloche chez moi?
Allez, c’est reparti pour le jeu.
Volte face, l’humeur redevient plus légère.
Interview à n’en plus finir, j’essaie de répondre de manière drôle et inspirée, l’exercice n’est pas simple, mais ça me plaît.
A mon tour de répéter sur le plateau.
Woaw.
J’écoute tout ce qu’on me dit, tu dois rester là, le rideau s’ouvre, tu vas là-bas, tu regardes par ici, décompte, tu commences, là tu prends ton micro, tu vas là, tu écoutes ce que les coachs te disent et tu repars par là.
Je flippe, mais vraiment, je me sens bien sur ce plateau, les gens sont bienveillants. Je me sens à la maison, je fais ma chanson. j’adore. encore, encore, ENCORE!!!!!
Je repars.
Le soir nous sommes en famille, mon chéri ma sœur et moi à Aubervilliers.
Je prends le risque de manger indien, les épices et moi c’est pas toujours le duo gagnant.
Nous dormons tous mal.
On se lève avec des gueules pas possible, je me dis que Salomé aura un peu plus de travail.
Nous arrivons sur les lieux de très bonne humeur, on a envie de rire. Maquillage, stylisme, j’échauffe ma voix mais je refuse de chanter ma chanson, c’est trop tard, je n’ai pas envie, et si je me plante? Si je déraille? Dans quelle disposition ça me mettra pour le soir? La chanson est vraiment dur pour moi. Je ne veux pas de mauvaises ondes.
Je redescends et là nous sommes très nombreux à attendre.
Ca piaille, ça ri, ça se reluque de partout mais l’ambiance est plutôt cool.
Encore quelques interviews seule et ensuite avec ma famille. On nous demande de nous faire un câlin…on explose de rire, un quoi? un câlin? nous sommes pudiques nous, on fait pas ça comme ça… alors on essaie, on dirait des pingouins endimanchés.
Et puis on attend.
On mange.
On attend.
On mange.
On va aux chiottes.
La journée est un long défilement de gens qui prennent un café et vont aux chiottes.
Nous sommes tous malades.
La peur, les amis, le trac, c’est terrible pour le transit.
Je pense que la production de The Voice a des parts dans les rouleaux de PQ.
C’est pas glamour? 
Je te jure que c’est vrai, un défilé incessant. Tous gênés parce que évidemment pas moyen d’être tranquille avec son trac, t’as toujours quelqu’un derrière la porte qui attend son tour.
C’est ça aussi « The Voice » l’ami ! « This is The voice  tindinlindiiiiiiin »
             Bruno Berberes, Ze casteur,  discute avec les candidats , il prend le temps de discuter avec moi. Je lui dis que j’aimerais vraiment avoir Zazie comme coach, il est d’accord sur mon choix, il trouve que ça marcherait bien.
         On arrive au moment fatidique. Ça va commencer, on nous met tous dans une immense pièce avec plein de mobilier tendance, on se croirait chez Maison du monde. Il fait une chaleur terrible, on transpire à grosses gouttes, ils font quelques images et éteignent les lumières. ouf. on respire.
Les premiers candidats sont appelés, il est 20h.
          On ne connaît pas notre heure de passage, ils font le filage en temps réel.
Il y a un piano à queue et certains artistes s’y mettent, il y a notamment Clide qui est franchement bon je trouve. C’est très agréable à écouter tout ça, ça détend.
On attend…
Les candidats passent…
Nous on attend…
On entend les cris dans la family room, c’est comme ça qu’on sait que les coachs se sont retournés, mais il y a une grosse réserve quand les artistes reviennent, on ne sait pas vraiment qui a été pris ou pas…c’est étrange…
On attend…
BORDEL ON ATTEND
Ça y est on m’appelle!!!
Il est minuit. 
Je monte refaire un échauffement, je redescends….
J’attends…
C’est mon tour,
Ma sœur et mon chéri vont dans la family room, 
Moi JE RESTE SEULE (et merde…effet The voice…je chante du Goldman….Private joke aux choristes de ma chorale…)

Je recroise Bruno Berberes. Là il me demande si
je veux toujours Zazie. Je lui réponds que oui. Il me dit que son équipe est
déjà chargée en femmes, qu’il n’y a peut-être pas assez d’espace pour me mettre en valeur…Il me conseille du coup de vraiment écouter ce que les coachs me disent. 

Je me reconcentre.

Je me sens étonnamment calme. Retouche maquillage, je vais dans un couloir pour faire des images de moi en train de me concentrer…c’est sans doute le seul moment où je n’arrive pas à me concentrer…J’entends mon prédécesseur puis les remarques des coachs, j’en déduis qu’il n’a pas été pris.
Ensuite on me laisse un peu seule, et on vient me chercher pour monter les escaliers. 
Je suis derrière le rideau, tout le monde est adorable là, des sourires bienveillants, on parle tout doucement.
J’ai envie d’y aller, j’ai envie de vivre pleinement ce moment de folie, ce moment hors du temps.
Le rideau s’ouvre.
Je m’avance, je prends mon temps, je branche ma guitare, je respire, c’est très fort, une émotion incroyable, l’impression d’être sur un fil, de faire un numéro d’équilibriste.
Le décompte.
Et c’est parti.
1er accord.
Je fais ma 1ère phrase et termine par une fausse note.
Oh oh. Je sens bien que mon corps et mon esprit sont détendus mais que que l’idée n’est pas encore arrivée aux oreilles de mes cordes vocales ni de mes doigts sur cette guitare!
C’est pas grave, je comprends et j’accepte, c’est comme ça.
Ça ne me gâchera pas mon moment. Je m’en fiche des fausses notes, ce que je veux c’est vivre pleinement le moment présent.
Je chante To France de Mike Oldfield.
Je suis sur un plateau télé.
Et c’est cool. 
It’s so fuckin’ cool !!!!!!!!!!!!!!
Je manque de souffle tellement mon cœur bat vite, je peine à finir mes phrases, ça aussi je m’en fiche.
j’ai légèrement changé la mélodie sur le pont pour pouvoir chanter un peu plus grave,  cette chanson est tellement aigue!
et voilà.
Ils se retournent, Garou et Pagny en même temps.
je savoure.
dernière note.
Zazie.
Est-ce que ça valait le coup?
Grave.
Et même si tout s’arrête très vite, c’était un kiffe énorme, ÉNORME !  (note à moi même….si effectivement ça s’arrête très vite, relis toi Lola, relis-toi!!!!)
Je ris beaucoup, prends le temps de débrancher ma guitare et de prendre mon micro. Je me positionne comme ils me l’ont dit, et j’écoute.
Je repense à a ce que Bruno m’a dit.
Au moins, au lieu d’aller tête baissée vers celle que je préfère musicalement, j’écoute ce qu’ils ont à dire.
Je trouve que Zazie manque d’arguments et ne semble pas vraiment me vouloir…Et puis il y a ce type, solaire, souriant, généreux, heureux d’être là, il semble véritablement s’amuser et moi c’est de ça dont j’ai besoin. M’amuser, lâcher prise, le moment présent est follement important, urgent. 
Alors je le choisi lui. Garou.
Je sors de scène, je suis bouffie d’adrénaline.
Je revois ma famille, on se fait un câlin de pingouins endimanchés devant les caméras,  on est heureux.
je repars pour des photos et interviews.
Enfin nous pouvons partir. Je remercie toute l’équipe, je n’en reviens pas qu’ils soient tous encore très souriants et agréables avec nous après cette journée de folie. Charlène, Marine, Kim, Emilie, Jérôme, Medhi…tous souriants et prévenants. 
Je sors, nous prenons la voiture et on rentre chez nous.
Je conduis les yeux grands ouverts, l’adrénaline au top, je parle, je parle, je ris, on se marre ensemble, on a le sentiment d’une bonne blague, ce voyage est surréaliste.
Je dors 2h et enchaîne avec une journée de résidence artistique avec The ShougaShack, l’énergie toujours présente.
Le soir je récupère ma petiote. bonheur.

Puis deux autres jours de résidence….
Avec la déprime.

Bah oui les amis, c’est comme une drogue, t’es heureux puis t’es en manque et ça met bien deux jours à se calmer.
Il faut le savoir.
Il faut l’accepter.
Rendez-vous aux battles.

The Voice – les coulisses – Audition à l’aveugle 2/3

Jeudi 25 février 2016

Voir le passage des copains avant de passer.
D’abord c’est l’angoisse du ridicule, la peur de la méchanceté et des haters qui vient (évoqué dans l’épisode 1/3)

Ensuite c’est bien moins avouable, vient une autre peur…et là c’est l’égo qui parle.

On le voit tout de suite, à chaque émission,  c’est clair, certains artistes sont au bon endroit au bon moment, ils explosent littéralement, les gens adhèrent en masse à leur proposition…Et puis il y a les autres…Qui passent plus ou moins inaperçus, en tout cas en comparaison.
Pour le succès, c’est évident après coup. Pour les autres, j’avoue que je ne le comprends pas toujours.
Alors voilà la nouvelle peur inavouable… mais avouée (à moitié pardonnée?) :
– et si je passais totalement inaperçue???
Une partie de moi a très envie de passer totalement inaperçue…et de continuer ma route tranquillement et sereinement…l’autre, la gamine en moi…vivrait mal ce désamour.
Je suis soumise à de nombreuses émotions totalement contradictoires entre ce que je veux, ce que je crois vouloir et ce que je peux supporter.

Mais revenons plutôt au début.
Une semaine s’est donc écoulée depuis ma répétition.

 Le 16 septembre 2015

Là c’est pour de vrai, enfin quasi.
C’est ce qu’ils appellent « l’audition finale » devant TF1 et UNIVERSAL

Une seule tentative cette fois. La tension est palpable, nous sommes nombreux à passer et cette étape est possiblement éliminatoire. Il est tôt, 9h du matin. Nous allons tous passer dans la matinée, et autant vous dire que ça n’est vraiment pas le meilleur horaire pour chanter….
Alors j’ai loué la veille une chambre tout près des studios HOCCO. A 6h30, debout pour commencer mes vocalises.  Je n’ai pas vraiment le choix. J’ai une voix très fragile, toujours sur le fil malgré les nombreuses heures de travail,  je n’ai jamais réussi à la maîtriser et doute sérieusement d’y arriver un jour…La plupart du temps, je le prends plutôt bien. Je sais que c’est ce qui fait aussi le charme de ma voix. Et puis certains jours j’écoute les chanteurs à voix et ….arghhh…je ne peux pas m’empêcher de les envier.

Nous avons chacun une mise en voix avec notre coach vocal Angie. Quand j’arrive jusqu’à elle, il est 9h30 et j’ai déjà vocalisé 2h.
Angie me fait faire une première ligne mélodique….ma voix est encore très fragile. elle me dit que le réveil est difficile,  et je lui réponds que j’ai pourtant déjà travaillé…
« ah, à t’entendre je pensais que c’était vraiment la première fois de la journée que tu chantais… »
Ses mots sont simples, elle énonce un fait, sans aucune arrière pensée…mais ça me déstabilise…
Je termine les vocalises, je chante mal ma  chanson et repars de là franchement dépitée.
Je retourne dans le foyer. Je me raisonne, tout va bien Lola, tu connais ta voix, elle saura trouver le bon chemin quand il le faudra…

Viens rapidement mon tour.

Je descends dans le couloir qui mène au studio. Là nous attend Bruno Berberes. Il est souriant, il semble détendu.
Je souffle.
J’entends les autres chanteurs avant moi. ça se passe évidemment très vite, 2 min par chanson. J’essaie de ne pas me comparer, c’est dur, ils ont tous des voix incroyables avec une technique irréprochable…
Ne te compare pas.
Ne te compare pas.
Tu ne peux pas te comparer.

C’est mon tour.
Je me retrouve devant des têtes indéchiffrables, des caméras sont braquées sur moi, je me présente, celle qui me répond est une femme au regard bienveillant. Je ne m’attendais pas à ce regard là, c’est TF1 après tout…bonjour les à priori.

Je respire.
c’est très étrange.
En fait je me sens bien.
En fait tous mes doutes s’effacent d’un coup.
En fait j’aime bien ces caméras.
Je me prends au jeu.

Je me lance.

Je termine.

Je suis très contente, c’était même très agréable pour moi.
Youhouhou ravie la Lola, c’est sûr ce moment est inoubliable.

Je sors…
On me rattrape. « Ils aimeraient entendre une chanson en français maintenant »
Hein??? Comment????
Bon…
Ok….
Je prépare quelque chose rapidement à la guitare.
J’y retourne.

Ils me redemandent mon nom
« M’enfin, suis Lola!!!! J’étais là y’a quelques minutes!! »
Tu repasseras pour le moment inoubliable….
La dame souriante se rappelle bien sûr, elle tacle ses collègues amnésiques.
Je l’aime.

Je me lance et mets tout mon cœur dans une chanson d’Aznavour.
Je termine et sors en prenant soin de ne rien oublier cette fois.
Je me dis qu’aucun regret n’est possible parce que j’ai vraiment donné tout ce que je pouvais.

Je vais signer mes contrats tout le monde doit les signer pour participer, il ne prendra effet que si nous arrivons aux lives, soit à la 4ème étape…avant ça nous sommes des artistes libres participants à un jeu concours non rémunéré.

Il me faudra attendre quelques jours pour savoir si oui ou non ma prestation les a convaincus.

Et là l’attente est interminable. Lundi, rien. mardi, rien. Mercredi, rien. Le truc c’est que dans ce métier, pas de nouvelles ça veut plutôt dire mauvaises nouvelles, on prend rarement le temps de prévenir les malchanceux qu’ils ne font pas l’affaire.
J’attends.
« pas de regrets possibles », je m’accroche à cette idée.
C’est dingue comme je me suis prise au jeu.
Je fais partie des artistes qui ont été contactés…je n’ai pas envoyé de vidéo à The voice, ça ne faisait pas parti de ma démarche artistique, et pourtant je me suis prise au jeu, j’ai très envie de me retrouver une fois dans ma vie sur cet énorme plateau télé, j’ai envie de vivre cette aventure, je trouve ça fou et dingue. Alors me voilà à stresser pour quelque chose que je ne souhaitais pas au départ….la vie est tordue.

Le jeudi, 16h, un message.
J’ai manqué un appel, je l’écoute : « Bonjour Lola, c’est Kim, j’ai les résultats, est-ce que tu peux me rappeler à ce numéro? »
Sérieux???? Kim!!!! TU POUVAIS PAS DONNER LE RÉSULTAT SUR MON RÉPONDEUR?????? »
Toute tremblante je la rappelle.
Je fais genre je suis détendue….bon en fait je rigole nerveusement.
« ha ha, salut Kim, ha ha
– Comment vas-tu Lola?
– Ha ha, très bien merci, ha ha, et toi ça va?
– Oui oui, super, bon écoute, j’ai le résultat.
– Ha ha, oui?
– C’est bon, tu es prise pour passer les auditions à l’aveugle. »

Là je crois avoir répondu un truc comme :
« Ah euh…dingue…je …pffft…sans….vrai? Woaw, bon, hé hé, alors…euh….d’accord! »

ps: J’ai appris ensuite que chaque candidat est effectivement rappelé personnellement pour lui apprendre de vive voix s’il est pris ou non. Ces appels se font sur 2 jours.

The Voice – les coulisses – Audition à l’aveugle 1/3

 Lundi 22 février 2016
Je sais maintenant que mon passage enregistré dans l’émission The Voice sera diffusé samedi prochain (27 février…)
Plusieurs épisodes sont déjà passés, l’avantage c’est qu’on a le temps de se préparer en voyant ce qu’il se passe pour les copains…le désavantage c’est que ça fait ENCORE PLUS PEUR.
 Mais revenons au tout début de l’aventure :
 J’ai été appelée pour participer à cette émission il y a 3 ans…aucune gloire à ça, nous sommes très nombreux à être contactés.
J’ai refusé. Pas mon monde. bébé en route. la vie quoi.
L’année dernière, j’ai été relancée….j’ai tenté cette fois…pour voir ma participation annulée juste avant de passer devant les fameux sièges rouges : « tu comprends Lola, ils se sont trop retournés, y’a plus vraiment de places, on préfère te refaire passer l’année prochaine! »
Et nous voilà l’année prochaine. (une année, sans déconner, ça passe vite.), et ils m’ont effectivement rappelée.
Nous sommes le 09 septembre 2015, 
Voilà comment la machinerie « The Voice’ fonctionne…

Après ton « repérage »  tu passes une 1ère audition, si tu la passes, tu es apte à passer l’audition finale AVANT les auditions à l’aveugle….Cette audition finale est devant TF1 et Universal, tu présentes la chanson que tu aimerais faire le jour J…et les grands patrons te disent s’ils veulent de toi sur leur chaîne.

« toi oui, toi non, toi pas correspondre toi peut-être…. »
là j’en suis à la répétition pour l’audition finale…autant dire que je suis encore loin de passer à la télé.
Je suis au studio HOCCO
Une simple répétition.
Et déjà, c’est un peu beaucoup stressant pour moi.
Je ne sens plus mon corps, il me semble très froid, pourtant j’ai l’habitude de monter sur scène. Là c’est différent, le trac habituellement léger est devenu énorme, presque incontrôlable. Mon sang est un océan à marée basse, il semble s’être retiré. Mes mains sont blanches, je me demande quels sont les accords que je dois jouer, comment fait-on un la mineur à la guitare déjà? C’est pas comme si j’avais répété 10 000 fois le morceau.
Autour de moi, plein d’autres candidats. des « talents » comme ils disent….sauf qu’à ce stade c’est dur de ne pas se considérer comme des concurrents.
Tous ces chanteurs et chanteuses, ils semblent détendus, je sais pourtant que ça n’est qu’une façade. Pour contrer la peur, certains se taisent, certains rient fort, d’autres ne s’arrêtent pas de parler et puis il y a moi, dans un coin, j’écris ces mots.
Une répétition.
bon sang ça n’est qu’une simple répétition.
Mais la chanson est vraiment difficile, un pari risqué. La hauteur est vertigineuse pour moi. Pourquoi avoir choisi ce morceau déjà?
Mon chéri m’en a parlé et ça a fait tilt. C’est une chanson un peu « celtique » du moins dans l’idée que je m’en fais, une mélodie qui berçait mon cœur romantique quand j’étais ado. J’avais dû l’entendre par hasard à la radio, l’enregistrer sur ma cassette (à l’époque!) et l’écouter en boucle. Je ne parlais pas anglais, j’imaginais des princesses et des chevaliers et je n’étais pas loin du compte.
Je suis au fond une romantique nostalgique.
Combien de temps devons-nous attendre?
Nous faisons tous ensemble une petite mise en voix avec Angie, la coach vocale. C’est plutôt agréable. On essaie un peu d’écouter les timbres des uns et des autres mais c’est peine perdue dans ces conditions. Tant mieux.
nous retournons dans le « foyer ».
Chaque artiste passe et répète sa chanson 3 fois minimum avec les musiciens, le temps d’être à l’aise. Moi à priori je dois m’accompagner de ma guitare, sans eux. Quelque part, je trouve ça pas plus mal…si je me plante ça s’entendra moins…ha ha ha….hum….
J’attends toujours.
Plusieurs heures.
A côté de moi, deux foldingues qui rient très fort. Plus ça va, plus je me laisse aller à leur hilarité. Je pose mon crayon et vais les rejoindre.
Elles c’est Oma et Antonia.
Mon dieu qu’elles sont drôles. totalement décomplexées, une énergie folle et ça fait du bien. Je me lance dans leur conversation et j’apprends petit à petit à les connaître.
Oma est un phénomène, une forte femme, une maman courageuse qui garde en tête son rêve, toujours. Antonia est plus jeune, elle rayonne d’étoiles dans les yeux.
Tout ça me fait passer le temps, il semblerait que je sois la dernière à passer. N’ayant pas besoin des musiciens, ceux-ci seront sûrement libérés plus tôt…
Ça m’agace d’être arrivée si tôt.
C’est mon tour.
Je descends vers le studio.
Il y a là la production et le chef d’orchestre olivier Schultheis. Je n’en mène pas large, oh non, vraiment, je suis très impressionnée.
Ma guitare est prête, elle a été accordée. C’est bien la première fois qu’on le fait pour moi! je la prends, gratouille un peu, arrange légèrement l’ampli, plus de reverb, plein de reverb, je teste le micro…woaw….je ne crois pas m’être déjà aussi bien entendue….bon, sur un guitare/voix, le contraire serait malheureux….on va dire que c’est la télé et que tout semble plus incroyable…
Prête lola?
Oui oui.
Allez je me lance et chante la chanson une première fois…enfin pas tout à fait. Je me plante lamentablement, oublie des paroles, m’arrête, m’excuse, reprend, fais des commentaires…
Oh !!!! hey!!!! Lola !!!! Really????
à la fin Olivier, bienveillant, gentil, m’apprend les règles du métier.
« Non Lola, on ne s’arrête pas en cours , on fait sa chanson jusqu’au bout, en entier, si tu oublies tes paroles ça n’est pas grave… »
Je le regarde.
Il me regarde.
J’explose de rire.
« Je sais Olivier, c’est la honte, c’est pas comme si j’avais 15 ans de métier derrière moi, mais là, tu comprends, c’est comme si j’avais tout oublié!! »
Je reprends mon sérieux, l’ambiance est un peu plus détendue, enfin JE suis plus détendue.
je reprends.
A la fin je tente un triple salto arrière de la mort vocale qui tue et déraille comme il se doit. PAF.
« OH LA LA, c’est très moche ça, hein, me laissez pas faire ça en vrai hein? »dis-je avant de poser le dernier accord.
Olivier :  » JUSQU’AU BOUT TA CHANSON LOLA!! »
Ah oui c’est vrai.
OK.
Dernier essai.
Le bon.
Je fais la chanson parfaitement. Je l’interprète, je suis contente de moi.
Ils sont aussi contents.
C’est fini pour la répétition.
Je prends ma guitare et file, soulagée.
Une fois dans le foyer, je me rends compte que j’ai oublié la housse…je retourne au studio, je me fais toute petite, je m’excuse platement et ressors….pour me rendre compte que j’ai aussi oublié mon pull et mon cahier de chant…j’y retourne encore plus penaude
: »mais c’est pas vrai Lola, mais tu veux plus partir ou bien?! »
Je me marre.
Tout va bien.
Allez, direction RER…Métro…gare…voiture…MAISON. je rentre!!!!