T’es pas en train d’écrire une chanson, t’es en train de vivre !

 “Mais t’es pas en train d’écrire une chanson! t’es en train de vivre!!!”

Je ne sais pas vous, mais moi j’ai la chance d’avoir une amie qui a toujours 

la bonne phrase pour me faire rire et me faire prendre du recul. J’étais en vrac

et quand elle m’a dit ça, j’ai explosé de rire, 

Elle ne pouvait pas être plus juste. 

 

Et elle a complété par:

”alors toi, on te donne une feuille blanche et t’écris un roman!”

Mais que s’est-il passé? Il s’est passé que j’ai envoyé un message, 

puis un second et que les deux sont restés sans réponse…

 

oui c’est tout.

 

…. 

 

Et après ça je me suis fait un film.

 

Pourtant, deux messages sans réponse…

Quoi de plus courant?  

Les artistes ont l’habitude de ça, envoyer tout un tas d’emails, de requêtes, de supplications 

qui sont superbement ignorés par les destinataires.  C’est notre lot, notre malédiction, tout du moins 

quand nous n’avons pas l’aura de la célébrité. 

Dans ma vie privée, j’ai déjà été, comme beaucoup, ghostée. Je dois dire que c’est particulièrement 

douloureux et humiliant. Mais voilà, j’ai appris!  J’arrive depuis pas mal d’années à gérer les non 

réponses et je n’en prends plus ombrage. Je sais que hormis ces très rares cas de violence (être ghosté), 

que ça soit dans mon métier ou dans ma vie privée, la majorité du temps, les gens sont tout comme 

moi, juste occupés avec leur vie. On a pas le temps, on veut répondre, plus tard, puis on zappe, 

on oublie, on passe à autre chose, il n’y a rien de malveillant, c’est comme ça, nos vies sont 

surchargées de choses à penser, ça n’a rien à voir avec la personne qui attend une réponse. 

Chacun fait ce qu’il peut et c’est agréable quand en face on sent de la compréhension sans pression.

Je fonctionne beaucoup comme ça avec mes amis proches. Je ne me braque jamais s’ils n’ont pas 

le temps de me répondre, on se voit, ou pas, on s’appelle, ou pas, je sais qu’ils sont là et ils savent 

que je suis là. Si nous avons vraiment besoin les uns des autres, nous savons que nous sommes 

présents. 

Là, j’avais envoyé deux emails sans réponse à une personne que je connaissais à peine et mon 

cerveau a vrillé. Mon imagination  a utilisé cette feuille blanche pour écrire une chanson larmoyante, 

suivie d’un roman dramatique avec dans le rôle principal de la conne, chieuse, lourde, celle qui 

saoule tout le monde; moi même. Oui parce que j’ai rarement le beau rôle quand mon cerveau 

s’emballe dans une création. 

 Artiste à l’imagination débordante, c’est parfait pour les chansons et les romans, ça l’est un peu 

moins quand il s’agit de la vie tout court. Alors après m’être bien fait du mal à imaginer le pire, 

je m’en suis voulue d’avoir laissé mon cerveau vriller, je me suis regardée avec honte. Et avec tout 

ça vous me remettrez bien un peu de culpabilité et de flagellation? 

PAF dans ta gueule.

Elle est belle la nana zen qui pensait faire preuve de tellement de sagesse. Celle qui pensait que 

son égo était à la bonne place.

Non parce qu’il ne faut pas se leurrer, ce qui fait mal, c’est le sentiment de ne pas être au centre de 

l’attention, de ne pas être la priorité de quelqu’un à un moment donné! On ne nous répond pas…

Comment? Pourquoi cette personne ne trouve pas le temps de me répondre, mais enfin je suis 

digne d’une réponse, répondez moi, prenez du temps de votre vie pour me répondre!! 

JE VAUX LA PEINE QU’ON ME RÉPONDE!!! J’EXISTE  BORDEL !!!! SI TU NE RÉPONDS PAS 

c’est comme si tu disais que je n’existe pas…que mon existence ne vaut rien…je suis une petite 

chose insignifiante dans ce vaste monde. 

Je suis une merde.
Moins qu’une merde. 

Oubliez-moi…

laissez-moi…

arghhhhh…..

 

BOUM DANS TA GUEULE

Bon.

Ok.

Help ma pote, là faut que tu me répondes y’a urgence.

Ma pote a répondu (je vous ai dit on est là pour les uns et les autres quand il faut)

Faut dire que je lui proposais de venir avec deux délicieux gâteaux…et ma pote est comme moi, 

on déconne pas avec le bon manger.

Mais je m’égare.

Je suis arrivée chez elle, j’ai mis les gâteaux sur la table, elle a fait “a cup of tea” et elle m’a écoutée. 

Je lui ai tout raconté avec des trémolos dans la voix. En fait y’avait pas grand chose à raconter sur 

les faits puisqu’ils se résumaient à deux emails sans réponse…Mais j’ai raconté aussi le film dans 

ma tête, le décor, la papier peint, les personnages, l’intrigue, tout quoi !!!!

Elle m’a regardée d’un air grave en hochant la tête avec compréhension tout en sirotant 

son thé à la rose.

Puis elle s’est bien foutue de ma gueule, elle m’a dit en riant: 

“Mais t’es pas en train d’écrire une chanson! t’es en train de vivre!!! 

Alors toi, on te donne une feuille blanche et t’écris un roman!”

J’ai éclaté de rire. Elle a continué :

“ et en plus après, tu t’en veux d’être qui tu es, évidemment que tu inventes un scénario, 

évidemment, tu es une créatrice! C’est ta vie ! Alors regarde l’histoire que tu t’es racontée 

avec amour et laisse là où elle doit rester, dans le merveilleux monde des histoires inventées, 

pas dans la réalité.” 

 

 

Bon elle n’a peut-être pas dit tout ça exactement comme ça…Mais, 

JE SUIS UNE CREATRICE OK?? C’est elle qui le dit, 

j’ai le droit d’écrire et de créer ce que je veux. ha ha ha !!!!

Et le pire c’est que dans le même temps, un ami a posté en commentaire d’un de mes posts 

facebook où je me voulais spirituelle (à deux balles), les 4 accords toltèques…n°1…n°2 et

Le n°3  : « Ne faites pas de suppositions. 

Ayez le courage de poser des questions et d’exprimer vos vrais désirs.  

Communiquez clairement avec les autres pour éviter tristesse, malentendus et drames. 

A lui seul, cet accord peut transformer votre vie. »

ET j’ai répondu : le plus dur pour moi c’est le n° 2 et le n° 3…

 

ah ouais? 

Sans déconner??

LOL

Bon, c’est quoi la morale de cette histoire?

Et bien il n’y a pas très longtemps, ma fille m’a demandé « c”’est quoi le plus important dans la vie?

j’ai failli lui répondre, la santé ! Comme presque tout le monde…puis je me suis ravisée, 

je lui ai dit que le plus important dans la vie, c’est l’amour et l’humour. On ne sait pas de quoi 

sera faite notre vite, mais les deux peuvent tout nous faire traverser. 

Alors je vais sûrement continuer à me faire des films, à créer des histoires plus vraies que 

nature dans cette tête pleine d’imagination, mais la bonne nouvelle c’est que tout va bien. 

TOUT VA BIEN.

 Il y a l’amour et l’humour.

Merci à ma pote pour son amour et son humour.

Le jour où j’ai fait chanter « Maître Gims » à ma chorale

Tous les mardis soir à 20h je suis à Noyen Sur Sarthe pour faire chanter une petite vingtaine de choristes, les « Chantoyants » qu’ils s’appellent.
Ils ont entre 30 et 77 ans, ils sont gentils, bavards, ils sentent bon, ils chantent fort, avec le cœur, ils sont contents d’être là, joyeux, à l’écoute ou pas, ils font des blagues, drôles, ou pas, ils font des gâteaux, bons…Toujours bons. Ils n’aiment pas chanter en anglais, ils aiment Jean Ferrat, Johnny Haliday, Jacques Brel, Goldman….
Je leur fais chanter tout ce qu’ils aiment et je leur fais aussi découvrir des artistes moins connus,  Florent Marchet, Alexis HK, Juliette, Emily Loizeau…
Le truc c’est qu’ils aiment aussi Michel Sardou et Maître Gims.
Moi pas.
Mais alors vraiment pas.
Régulièrement ils reviennent à la charge, « allez Lola, Sardou c’est des belles chansons et Maitre Gims, c’est dansant, allez! »
Mais je leur dis non, je leur dis que c’est ma limite émotionnelle, que je ne peux pas, que c’est trop dur pour moi, comprenez, je fais moi-même les arrangements de nos chansons, alors je dois les écouter plusieurs fois…en boucle…SARDOU ET MAITRE GIMS EN BOUCLE!
Pensez à mes oreilles, pensez à mon cerveau qui risque de se liquéfier…je ne peux pas….je ne peux pas…JE NE PEUX PAS SUPPORTER CA!!!
Je finis par mettre mon veto ! « Moi vivante, Sardou et Gims ne passeront pas par nous!! »


Et le mardi 26 avril 2016 patatra.
Une semaine avant je réitérais mon veto.
Et là J’arrive avec « Hasta luego » de maître Gims.
Je l’ai écouté en boucle.
Je l’ai respiré profondément.
J’ai fait un arrangement vocal pas trop mal.
J’ai survécu.
Et je leur ai apporté.
Mais qu’est-ce qui a bien pu me faire changer d’avis?
Un choc les amis, rien de moins qu’un choc qui a chamboulé toute ma tête et mon petit cœur.
En voici le récit,  les noms des protagonistes ont été changés.
Depuis ma sortie de l’émission télévisée « The Voice », j’ai très envie de chanter dans des endroits chaleureux, généreux, insolites et proches des gens.
En réaction au côté artificiel de la télévision ? Peut-être mais je ne l’ai pas mal vécu donc je ne pense pas, c’était le jeu, je le savais. Je crois plutôt que tous les messages que j’ai reçus m’ont donné envie d’y mettre du sens et que pour moi le meilleur moyen est d’aller dans des endroits proches des gens, des endroits dans lesquels je peux mettre un peu de mon âme.
J’ai eu la chance avec The ShougaShack il y a quelques temps d’aller jouer dans un tel lieu.
Une maison incroyable en pleine cambrousse, une colocation de gens ouverts, tous un peu/beaucoup artistes, un peu/beaucoup perchés, avec un idéal de vie qu’ils essaient de mettre en pratique. Ces gens ne rêvent pas, ils agissent et ça fait du bien.
Nous avons fait chez eux une résidence artistique et quelques mois plus tard nous avons fait un concert au chapeau (comprenez rémunéré par ce que les gens veulent bien mettre dans un chapeau).
Une quarantaine de personnes de tout âge est venue. Et du coup, on a tous eu l’impression d’être privilégiés, eux comme nous. Vous pouvez même voir les pieds du public dans notre clip « Sugar Shack » , tellement on était tous heureux, contents, c’était un moment hors du temps.
Nous sommes ressortis de là absolument ravies, aux anges.
Entre deux embrassades nous nous sommes dits que nous reviendrions avec le plus grand des plaisirs. 
De leur côté ils nous ont assurés que nous serions toujours les bienvenues.
J’avais très envie de recommencer l’expérience mais cette fois avec mes propres chansons, sous mon propre nom.
J’envoie un message à celui que je connais le mieux : Jean-Kevin (j’ai changé les noms, je vous dis!).
Je lui explique ma position, mon envie, concert toujours au chapeau, pas de chichis, on se parle au téléphone, il est emballé, il pense que ça peut être très sympa. Il me dit qu’il va en parler aux membres du désormais « collectif ». Le « collectif du pâté en croûte ».
Je raccroche, je suis ravie.
Je contacte les musiciens qui m’accompagnent et j’essaie de voir avec eux une date où tout le monde est disponible. Je leur assure un cachet d’artiste que je prendrai en charge quoiqu’il se passe. J’envoie dans la foulée un message à Jean-Kevin. Il me dit que c’est très bien et qu’il me recontacte dès que possible.
Ok.
Donc j’attends.
Un jour, deux jours.
Une semaine.
Deux semaines.
Je recontacte Jean-Kevin.
A-t-il pu voir avec les membres du collectif?
Il me dit qu’ils ont plein de trucs à régler d’abord mais que promis ils en discutent très vite.
J’attends.
Un jour, deux jours.
Une semaine.
Deux semaines.
Trois semaines.
Là je me dis qu’en fait ils n’osent pas me dire qu’ils n’aiment pas trop mes chansons. Ça arrive, c’est un peu beaucoup vexant, mais ça arrive.
Et puis je fini par recevoir une réponse.
Les amis, quand j’ai lu la réponse, mon cœur s’est mis à battre très fort, mon sang est parti de mes doigts, mes oreilles ont bourdonné et ma gorge s’est nouée. (j’ai aussi un peu pleuré…)
Le collectif du pâté en croûte déclarait aimer mon travail. Mais que malheureusement, compte tenu du mode de scrutin nécessitant l’unanimité, ils ne pouvaient pas me recevoir. En effet, je ne faisais pas l’unanimité. Certains étaient contents de me recevoir, point. D’autres trouvaient intéressant de surfer sur « The Voice » pour se faire de la pub, certains étaient indécis et d’autres  totalement opposés. Ma participation à ce genre d’émission pouvait ternir l’image de leur collectif. Conclusion ma venue n’était pas possible.
Signé Jean-Potin, pas très fier, pour le collectif du pâté en croûte.
Je suis restée là devant mon pc  à me demander si j’avais bien lu.
Je leur envoie « j’en reste sans voix. »
puis je relis…
et relis encore…
Quid de ce que nous avons vécu ensemble? Quid de « vous serez toujours les bienvenues »?
J’essaie de me calmer…
Quelques jours avant je m’étais engagée solennellement à ne plus envoyer d’email alors que la colère est en moi…
Je respire.
BORDEL
« tant d’impolitesse.

tant d’incorrection.

tant de snobisme.

pourquoi suis-je venue au juste la première fois?

Comment ai-je pu seulement bien me sentir parmi vous?

Je ne reviendrai pas au pâté en croûte. Jamais.

Vous ne correspondez pas à l’idée que j’ai de la générosité et de la
bienveillance

que je pensais au départ avoir trouvé chez vous.

Bonne route à vous au milieu de gens bien comme il faut qui ne vous
tâcheront pas.  »

Allez, paf, Envoyer!!!! BORDEL
Je reçois une réponse de Jean-Potin qui est tellement désolé (lui voulait que je vienne)
Puis je reçois une réponse de Jean-Croûte.
Jean-Croûte avoue que c’est lui qui a opposé un vote bloquant. Il trouve que ma réaction n’est pas très sympathique envers ses amis.
Jean-Croûte ne comprend pas ce qu’il m’a pris d’aller dans une telle émission, Participer à ce genre d’émission lui apparaît comme
une trahison et une facilité. Il a horreur des valeurs véhiculés par TF1et Il doute franchement de leur bienfait dans une carrière.
Surtout dans le monde sans pitié de la musique. Il a l’impression plutôt que les gens passés dedans sont marqués au
fer rouge, par la suite, et laissés à leur sort, après avoir été
utilisés.
Du coup Jean-Croûte a décidé, au moment du vote, que ne pas me recevoir était la meilleure solution.
Ce que Jean-Croûte ne sait pas (Hormis le fait que Shine la production de The Voice a été mille fois plus respectueuse de qui je suis que lui.) c’est qu’il est le seul à avoir été sans pitié, le seul à m’avoir marquée au fer rouge. L’unique, le seul… Ou peut-être bien le premier, hein, on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve.
Bon, les amis, je ne suis pas conne, hein, je me doutais bien que ça arriverait ce genre de chose, je ne me doutais juste pas que les premiers seraient des gens avec qui je pensais avoir établi une relation basée sur la générosité et l’ouverture d’esprit.
C’est en fait un cas d’école. C’est extrêmement intéressant de voir qu’un collectif qui dans un soucis de bien-être général s’essaie à la « démocratie », arrive à un point où la personne la plus fermée, celle dont la décision est motivée par le rejet, la peur et la méfiance, bloque le vote de sorte que la majorité écrasante formée par les personnes les plus ouvertes, ferme, malgré elle, sa porte à une tiers personne qu’elle accueillait à bras ouverts quelques mois auparavant.

Bon finalement cette décision sans appel est devenue « provisoire »,  et la démocracie du pâté en croûte, qui dans le fond n’est pas mauvaise, s’est demandée si ça n’était pas allé trop loin et si ça n’avait pas dépassé leur réelle volonté…
Mais le mal évidemment était fait.
Comme dit si bien mon chéri, « C’est pas quand on a chié qu’il faut serrer les fesses »


Bref, ce sujet est passionnant.
Vraiment.
Mais le temps passe et nous devons revenir au titre de mon article.
 Le jour où j’ai fait chanter « Maître Gims » à ma chorale.
Et bien les amis, ce jour est celui où je me suis rendue compte que j’étais le Maître Gims d’une autre personne.
Et c’était pas agréable.
Vraiment pas.
Alors j’ai décidé de ne plus être snob. Qui suis-je pour décider du bon goût? Qui suis-je pour juger ce que mes p’tits choristes adorés ont envie de chanter? 
Si ça les amuse. S’ils sont heureux.
Et je vous jure que quand j’ai distribué les paroles, ils étaient surpris et très heureux.
Alors non ça ne plaît pas à tout le monde dans cette chorale, il y en a qui n’aiment pas, mais ils n’imposent pas aux autres de ne pas faire cette chanson, ils la chantent quand même, pour faire plaisir à tout le monde. Parce qu’ils savent que les autres leur rendront la pareille à un autre moment… Chacun son tour, des chansons pour tout le monde, parce qu’on est ensemble et que c’est pas si grave, c’est d’la chanson quoi, juste de la musique qui nous rassemble, l’important c’est qu’on soit ensemble.

 La prochaine chanson je leur imposerai du Dominique A!!!!!! Ah ah ah !! 🙂

Alors tant pis pour la démocratie du Collectif du pâté en croûte, je préfère celle de cette petite chorale de Noyen Sur Sarthe où tout le monde est accueilli.
PS : Bon….Sardou, je n’y arrive toujours pas.
J’ai encore un blocage.
Mais
un jour je me prendrai une autre baffe hein, je serai la Sardou d’un
Jean-Poilauk et là je leur ferai chanter « Je viens du Sud ».
Gardez Espoir ma petite chorale.

Réponse au « secret de comm’ des artistes à succès »

J’ai un parcours artistique assez long derrière moi, jalonné de joie,
d’exaltation, de questionnement, de doute, de déprime, d’épuisement, de
bonheur…Comme tous les artistes j’imagine.

J’ai commencé par faire de la musique comme on créé un monde à soi
dans lequel on se sent bien. Puis sont venues les premières
confrontations avec le public, la trouille au ventre avant de monter sur
scène, cette sensation incroyable de la surmonter et de transformer
cette énergie en quelque chose de fort, de positif… cette timidité
maladive, cette hypersensibilité paralysante… tout ça bien utilisé,
nécessaire, parfaitement à sa place le temps d’un concert.

Enfin mes premières compositions livrées comme on donne un bout de soi, à vif.

Et sont venus les premiers retours, les premiers avis, les premières critiques et les premiers conseils.

Et ce qui fait le plus de mal,  ce sont les conseils.

Les conseils des uns et des autres… des gens du métier, ton voisin, tes amis…

liste non exhaustives de conseils réellement reçus par des professionnels:

« Tu chantes que des trucs tristes, faudrait que ça soit un peu plus enjoué quand même. »

« Tu es une chanteuse, on doit voir ta tête, il faut des photos où on voit bien ton visage. »

« Ta pochette c’est pas possible, mets ta tête en gros, et c’est sûr, ça va attirer l’oeil. »

« C’est quoi ces fringues? faut que tu aies du style, un truc bien marqué, sinon les gens vont pas t’identifier. »

« Moi si j’étais toi, je ferais une vidéo qui fait du buzz. »

« De la vidéo comme un film, tout le monde fait ça, il te faut de la super qualité comme dans un film…t’as personne pour le faire???  tout le monde sait faire ça maintenant!! »

« Il te faut une vision de ta musique, ça suffit plus la musique, limite on s’en fout de la musique. »

« Bah oui mais c’est comme ça maintenant Lola, tu dois être ta propre
manageuse/productrice/éditrice/tourneuse/directrice
artistique/graphiste/ tu dois tout savoir faire. »

« De la musique de film, c’est ce qui se fait en ce  moment, tes arrangements devraient être plus cinématographiques. »

« En fait ce qui va pas avec ta musique Lola, c’est que c’est trop compliqué, faudrait que tu fasses plus simple. »

« J’écoute et je comprends pas où tu veux en venir, faut que je comprenne tout de suite où tu veux en venir. »

« Faut que ton univers soit déjà clairement défini. »

« Faut pas que ça soit trop défini sinon, parce que les DA ils aiment bien mettre leur patte ! »

« De la cohérence, limite tu fais la même chanson du début à la fin de l’album, bon j’exagère mais c’est ça ! »

« Faut chanter en français, penses aux quotas des radios. »

« Du gimmick, il faut du gimmick, si on retient, c’est que la chanson est bonne. »

 
« Ca serait peut-être mieux de prendre des musiciens pour jouer à votre place, non ? »

« Les chaussures, c’est vachement important, un artiste sur scène,
s’il n’a pas pensé à mettre de belles chaussures, même plus j’ai envie
d’écouter. »

« Faut définir ta musique » le même plus tard : « au fond c’est les autres qui vont définir ta musique, laisse-les faire. »

Et toi tu es là, artiste, ton petit cœur, hypersensible, tu te
remets en question parce que tu sais bien que tu n’as pas la science
infuse… et tu fais cette erreur conne, compréhensible, d’écouter les
conseils… mais au fond tu sais pas bien pourquoi… tu te perds toi
même dans ton discours… parce que qu’est-ce que tu veux au juste ? y
arriver ? mais c’est quoi y arriver quand on est artiste ?

Et puis il y a cet article :

« Le secret de comm’ des artistes à succès

Huit minutes de lecture et une réflexion sur ce qu’il faut à votre projet pour connaître les cimes. Et y rester. » par Mathieu Aribart & Jérémy Mahieu, pour l’Agence Brass.

 

https://medium.com/france/le-grand-secret-de-communication-des-artistes-%C3%A0-succ%C3%A8s-35c8d6a30250 

 Woaw! génial !  Huit minutes et hop, cette réflexion te fera connaître les cimes!! 
et là tu te dis que trop c’est trop.
Je pense les auteurs pleins de bonne volonté, c’est leur job de détecter
les tendances, et je trouve leur analyse plutôt juste… mais pas
complètement juste et ce qui ne l’est pas est dangereusement *malhonnête* et *pernicieux.*

Pourquoi?

La parole importante est celle de l’artiste. Qu’en pense FAUVE ? Qu’en pense Christine and the Queens ? Stromae ?

Là où tout se joue c’est ce moment où toi artiste tu es chez toi,
plein d’émotions à extérioriser, plein d’idées brûlantes qu’un truc un
peu plus fort que toi te fait transformer en musique, en paroles, en
mélodies, tu créés… C’est là que ça se passe, c’est là que tout
commence et c’est là que les choses se déterminent.

Je ne crois pas un seul instant que Christine and the Queens se soit dit « oh dis-donc, je sens bien que les gens vont être complètement dingues d’une réflexion soft sur le genre, c’est ça qui va faire que ma musique va plaire, je fonce et pas mollement! »

et même « ouais, on va super mal les gars, on est tous en dépression,
du coup je propose que notre musique  symbolise l’envie d’évasion d’une
génération aliénée, et paf on va tout décliner là dessus et ça va être
le succès. »

AUCUN artiste ne pense à ça au tout début, ça n’est pas son rôle.

Mais ces artistes ont eu la bonne idée DE NE PAS ÉCOUTER LES CONSEILS des uns et des autres.

Y’en a une qui a vécu un truc incroyable en Angleterre qui l’a inspiré comme pas possible, qui kiffait Michael Jackson, et qui lui a emprunté ses
chaussures, sa façon de danser et ses « hé »…Rien à faire de ce que les
autres ont pu lui dire, elle ce qu’elle voulait c’était de la pop, de la
danse. Et elle a eu bien raison de suivre son envie et son instinct.

FAUVE pour avoir discuté avec eux, c’est la même chose. Ils ont eu
besoin à un moment de se libérer du carcan habituel de la musique, ils
ont lâché leur douleur et leurs angoisses sans aucune arrière pensée et
le truc a pris à grande vitesse, ils étaient les premiers surpris.

( Et je m’excuse auprès d’eux d’essayer de retranscrire leurs mots
avec ce que ça comporte d’interprétation de ma part…ils viendront dire
ce qu’ils en pensent si ils veulent.)

C’est quoi leur point commun?


être fidèles à ce qu’ils sont.

C’est quoi leur 2ème point commun?

Quelqu’un, une tourneuse (FAUVE), un label ( Christine and the Queens) a eu le talent de capter que ça pouvait vraiment rencontrer un public.
et d’autres plus pragmatiques ce sont référés aux vues youtube  (Universal pour Stromae) …

Voilà en quoi cet article est malhonnête.
Les artistes n’ont pas conscience de ce qu’ils vont provoquer chez les gens, c’est inconsciemment qu’il captera cet air du temps et c’est après coup que l’analyse peut se faire. Seulement une fois que le succès est passé par là.
Là on peut se dire « ah mais oui, c’était dans l’air du temps et je vais vous expliquer pourquoi! »
Même le pro qui a repéré l’artiste fait un pari, n’est pas sûr, sens quelque chose…
et le public fait le travail ensuite. 
Qu’on peut effectivement renforcer après coup.

Mais attendez, c’est là que ça devient encore plus drôle!
C’est qu’on peut toujours analyser,  rien, absolument rien n’indique que ce qui a fait le succès d’un artiste se reproduira encore et encore à chacun de ses albums…Combien ont connu le succès sans jamais le retrouver??

Et pourquoi est-ce pernicieux?
Combien d’artistes en lisant cet article vont sortir leurs narines pour essayer de flairer comment ça sent dehors? l’air du temps? Quelle image plus grande qu’eux ils pourraient bien incarner? et combien vont ADAPTER leur musique en fonction de ça??? Vont oublier l’essence même de leur travail? et sûrement se planter et se remettre en question et pourquoi moi ça marche pas j’ai pourtant tout fait bien….

On ne peut pas savoir ce qui marchera. Ca prend, ça ne prend pas, c’est évident, ça ne l’est pas…Et les artistes « mous » sont le plus souvent les artistes qui font des compromis parce qu’ils ont trop écouté les conseils des gens du métier. Ceux qui savent, ceux qui aimeraient bien savoir, ceux qui aimeraient avoir la recette.

La seule recette c’est d’être fidèle à soi-même, fidèle à son envie et à son instinct, c’est la seule façon d’être en paix avec soi-même parce que le succès effectivement n’a rien à voir avec ton talent. il viendra ou pas, sera là pour ta vie entière ou juste quelques mois et tous tes calculs n’y pourront rien, et ton plan de com’ non plus, et ta ringardise si ça se trouve, c’est ce qui va plaire demain.

et puis merde, t’es pas dans l’air du temps? t’as pas vendu plein d’albums?
tant mieux pour toi de toutes façons tu n’aurais pas supporté la pression du succès tu te serais suicider à 27 ans.
pour ma part je suis en cure de désintoxication de conseils. Je vais donc relire mon post et me l’appliquer.
  
et là j’entends une petite voix me donner un dernier conseil: « ah ah ah , il est super ton article Lola tu devrais en faire une chanson. »
LAISSEZ NOUS TRANQUILLES AVEC VOS CONSEILS!!!!

Oeil de boeuf.

Je ne dors pas. Il est 2H30. Je me retourne dans mon lit, sur le côté, l’autre côté, je m’agace. J’ai des impatiences. 3h00. toujours rien. Je ris intérieurement de l’ironie de la situation. Demain, c’est la fameuse séance photo. Nous devions la faire vendredi dernier mais la vieille j’avais un concert…donc je n’allais pas beaucoup dormir, donc j’allais avoir une tête de déterrée bouffie, donc nous avons repoussé. Très bon plan sauf que c’était sans compter mon angoisse, ma trouille, ma panique. (et si le Photographe m’oublie? et si finalement il ne veut plus me prendre en photo? et si je n’arrive pas à avoir un truc intéressant dans le regard? Le vide? un regard bovin? vas-y cocotte, là tu me donnes rien, vas-y!!)

3h30.

Je décide de recourir à mon stratagème de sioux qui consiste à passer d’une image à une autre, du coq à l’âne….Vous n’en n’avez jamais entendu parlé? C’est normal je l’ai inventé..concept expliqué : penser à une fourchette puis une piscine, une lampe, un éléphant…aller très vite dans la visualisation, il ne doit y avoir aucune cohérence, et PAF à un moment donné je m’endors.
En fait non.
5H00…je ne dors pas…
6h00….je ne dors pas…
7h30????? Je panique, mais qu’est-ce que j’fous? je devais me lever à 6h30! Je me lève d’un bond…
et finalement me réveille…
mon truc des images avait vraiment marché.

Il est 4h30 je dormais en rêvant que je ne dormais pas…

ok…une fourchette, une piscine, une lampe, un éléphant….

6h30 je me lève. Je me regarde dans la glace.

Déterrée bouffie.

Je prends la route, le train.  Mon voisin est assez agacé parce que je ne m’installe pas assez vite. Je vais prendre un café. Personne pour me faire sourire cette fois. Morose. Gare. Métro. J’arrive chez le photographe, un petit peu en retard, un petit peu en nage. Valise pleine de fringues + métro ça ne fait pas bon ménage. Il m’accueille avec le sourire, je m’excuse pour le retard, il me dit que ça n’est pas grave. Je pose mes affaires, on discute deux minutes, et il a un coup de speed « bon allez on y va, euh parce que l’attente tu comprends, y’a un moment dans les séances, je m’impatiente, je veux commencer le travail! », tu reviendras pour le « c’est pas grave le retard ». Mais en fait ça me fait rire parce que c’est dit comme un enfant qui trépigne d’impatience, à qui on a donné un jouet et qui n’arrive plus à attendre d’enfin l’essayer. Ce monsieur a l’air d’être un vrai gentil. Malgré son urgence, il me propose tout de même un café. Et là j’ai l’image de la maman du petit garçon impatient… »On n’oublie pas les bonnes manières, mon fils! ».

OK! Allez on se dépêche, on choisit les fringues, hop, je m’habille, me maquille légèrement et c’est parti! (quoi? pardon? non je n’ai pas de maquilleuse…c’était hors budget…)

Et voilà. Premiers clics de l’appareil photo.

« c’est quoi ces yeux de petit moineau apeuré? »

AAAAAAAAAH le regard vide, l’oeil bovin!!!! je l’avais dit!!
non il a dit moineau, c’est quand même pas pareil.
Moi apeurée? n’importe quoi. vraiment n’importe quoi…pas du tout la trouille la lola.

ok, il me dit d’être fière de ce que je fais, fière de ma musique. Je respire. Le petit moineau s’en va.

et c’est parti pour 3h30 de shooting.

la séance se termine, et je dois dire que j’en suis plutôt contente, non pas que ça se soit mal passé, c’était une super expérience, j’ai même fini par me prendre au jeu…mais, alors, CREVÉE la Lola, lessivée!!!!!! sans déconner, total respect aux modèles, mannequins qui restent des heures concentrés avec ce je ne sais quoi dans le regard. Pour ma part, à la toute fin, je pense que l’œil vide du bovin ne devait pas être loin.

On se dit au revoir.

Je repars absolument ravie de la rencontre et de l’échange. A mon tour de trépigner d’impatience pour voir le travail. Je recevrai les photos dans une semaine.

Et puis zut.

Un oeil de boeuf, un oeil de vache, avec leurs grands cils soyeux, c’est quand même beau.

Alors je vais tâcher de ne pas trop m’inquiéter du résultat.

Une nana sympa

Direction Paris.
Je commence bien la journée, monsieur wagon restaurant SNCF est d’humeur badine, notez que nous ne nous connaissons pas. « Ce sera quoi pour vous mademoiselle? Café latte? Je vous mets un couvercle? Non ? Parce que la dernière fois, y’en avait partout, hein? Ha ha! Et un muffin avec ça? Ah voyez il ne m’en reste qu’un, il vous attendait, ah ah, la prochaine fois n’arrivez pas en retard! Ah ah! ». C’est pas franchement drôle, mais je suis une nana sympa, je n ‘ai pas envie de le mettre mal si tôt le matin, je joue le jeux et prends mon café avec un grand merci qui déraille de la façon la plus ridicule qui soit. C’EST LE MATIN BORDEL! j’ai pas la voix chauffée… Je loue l’ingénieur qui n’a pas réussi à  suffisamment insonoriser les wagons et m’enfuie retrouver ma place.

Paris se profile et avec elle mon rendez-vous/rencontre avec un photographe pour des photos de presse. Je prends le métro et tombe sur un groupe de musiciens russes (à priori russes, suis pas experte sur les langues de l’Est… Alors contentez-vous de ça.) Les amis, je vous jure, j’ai dû m’arrêter pour les écouter tellement c’était beau. Une dizaine de voix masculines, des mélodies d’une tristesse infinie mais qui vous chavirent le coeur. Je leur donne ma monnaie, reprends le métro et regrette de ne pas leur avoir acheté un cd… Besoin de faire quelques économies en ce moment, je me jure de ne pas trop dépenser aujourd’hui, parce que vraiment les temps sont durs.

J’arrive enfin à  mon rendez-vous. Je monte de vieux escaliers en bois et essaie de sonner à la porte. La sonnerie est HS. Je frappe bien fort. Un homme ouvre la porte, me regarde et dis « ah ben non! » et s’en retourne laissant la porte ouverte. J’entre à sa suite « sympa l’accueil! » dis-je en riant. Le type qui n’est pas mon rendez-vous, rit à  son tour « Excuses-moi j’attends moi aussi quelqu’un et je pensais que c’était lui. »
J’entre dans l’antre de quatre artistes, il y a des guitares, un petit ampli vox, des photos partout, des livres qui débordent de bibliothèques, une odeur de tabac froid et de café frais. Mon rendez-vous s’avance et me sourit, on se présente, c’est la première fois que nous nous rencontrons.
« Tu veux un café? » avec plaisir (avec un couvercle ah ah…nan parce que la dernière fois…)
Je m’avance vers son bureau et observe là sous mes yeux, les photos des pochettes d’album les plus classes de la chanson française. Je me dis que j’ai bien de la chance.
« Tu peux t’assoir si tu veux » « non je peux pas, j’observe! » que je lui réponds.
Et hop on rentre dans le vif du sujet. Il met ma musique, regarde les photos de moi sur internet et bla bla bla, et il faudrait ça, et oui carrément, et ça ce serait chouette, mais oui, et le stylisme, t’as pensé à quoi? Je vide mon sac et lui montre deux trois trucs, oui ça serait bien, et ça t’en penses quoi? Attends j’ai une idée, et si, et si on tentait avec cet accessoire là ? Ah mais oui, c’est une très bonne idée! Et ça ? Ouais, j’aime moins, alors partons sur ça, et le maquillage? Comme ça? Ca ce serait bien. la coiffure? Ah oui comme ça c’est pas mal. et bien NOUS SOMMES D’ACCORD! Rendez-vous la semaine prochaine.

Je sors de là toute guillerette, comme après une bonne conversation chiffon avec ma meilleure pote.

Là je me dis qu’il faut que je complète ma panoplie, je reprends le métro et file rue Tiquetonne dans ma p’tite boutique préférée…Les impertinentes…Je sens bien que j’oublie quelque chose, quelque chose d’important. Je rentre et regarde, oh c’est beau, oh c’est chouette, ah cette robe c’est ce qu’il me faut, ouh la la, c’est pas donné, prix normal entendez juste que…. Je tente de me rappeler un truc….
Allez elle me va tellement bien, je la prends!
Je sors de là  allégée de bons euros…. Et me souviens.
Ma résolution…
Raisonnable tu seras.
Raté.

Second rendez-vous : Débaucher le personnel de chez Roy Music.
Je rentre dans les locaux, et rencontre Jérôme Ghern, graphiste, chanteur, guitariste, arrangeur, réalisateur, directeur artistique, photographe, buveur de « juste un café s’il vous plait ».
Une connaissance commune nous a fait nous rencontrer. Nous discutons donc, il me donne deux trois conseils, me dit que le métier c’est pas simple, mais tout le monde te le dira, surtout aujourd’hui, mais en même temps, y’en a marre des gens qui disent ça, ça m’énerve, c’est déprimant, ça t’énerve pas toi?
Le personnage est très sympathique. Je repars chargée de précieux conseils sur mes visuels nous allons nous tenir au courant.

Allez, temps de rentrer dans mon chez moi familial.
Montparnasse. Boutique des gâteaux de Lili.
– Un carrot cake s’il vous plaÎt!
– Avec ou sans glaçage?
– Allez, (gros sourire de connivence) soyons fous, avec glaçage! ah ah…
Ah ah… Elle rit mais je sens bien qu’en fait… On le lui a déjà fait mille fois et elle est juste une nana sympa qui n’a pas envie de me mettre mal si tard dans la soirée…

Retour à l’envoyeur.